L'Espagne ne reconnaît plus les enfants nés par GPA en Ukraine

L'Espagne ne reconnaît plus les enfants nés par GPA en Ukraine
Tous droits réservés 
Par Marta Rodriguez Martinez
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button

L'ambassade espagnole à Kiev vient de fermer la porte à ses ressortissants désireux de déclarer leur enfants nés d'une mère porteuse ukrainienne.

PUBLICITÉ

Le gouvernement espagnol, via son ambassade à Kiev, a annoncé cette semaine que les enfants nés de mères porteuses en Ukraine ne seront plus reconnus.

L'ambassade a indiqué, dans un message posté sur les réseaux sociaux, que des dossiers déjà déposés pourraient être examinés au cas par cas, "a_ucune nouvelle déclaration d’enfant né par GPA (gestation pour autrui) ne pourra être recevable_"

Dans un passé récent, les autorités espagnoles avaient déjà pris des mesures allant à l’encontre des enfants nés par GPA en Ukraine. Ainsi l’été dernier, des dizaines de familles espagnoles dont les enfants nés par l'intermédiaire de mères porteuses ukrainiennes, avaient été contraintes de rester en Ukraine de longues semaines. Une situation motivée par la position du gouvernement espagnol qui a invoqué des fautes médicales et des problématiques pouvant se rapprocher de la traite d'êtres humains.

Cristina Álvarez est espagnole. L'année dernière, elle a eu une petite fille en ayant recours à une mère porteuse en Ukraine. Pour elle, qui a fait partie des personnes “bloquées” en Ukraine, le contexte est encore plus problématique aujourd’hui.

"La situation est actuellement bien pire. Lorsque nous sommes arrivés, nous savions tous qu'il y aurait des problèmes de reconnaissance. Mais les familles qui allaient faire la déclaration à l’ambassade ne recevaient pas directement un refus. Nous savions qu’il y avait des risques, mais maintenant c’est bien plus plus injuste," nous explique la jeune femme. "Ils vont enregistrer les enfants qui sont ici maintenant, mais ils ne le feront plus pour ceux qui naîtront demain”, ajoute-t-elle.

Cristina considère que le problème réside dans le fait que l’ambassade espagnole met en avant le caractère potentiellement apatride de ces enfants nés en Ukraine. Ces derniers ne sont pas effet reconnus par Kiev, puisque les deux parents “officiels” sont espagnols.

Depuis quelques années, l'Ukraine est une des destinations privilégiées en Europe pour les familles voulant avoir recours à la GPA, une pratique impossible dans leur pays d’origine.

La GPA est totalement interdite dans la majorité des pays européens, y compris l'Espagne. Mais, si des restrictions très strictes existent, des pays comme le Royaume-Uni ou le Portugal l’autorisent.

En Ukraine, la législation permet la GPA pour les couples hétérosexuels, qu’ils soient ressortissants ukrainiens ou étrangers.

Toutefois, Il est important de noter que la loi ukrainienne stipule que l’enfant conçu par GPA sera légalement et automatiquement celui du couple à l’origine de la démarche, la mère porteuse n'ayant aucun droit parental dès la conception. Quant à la rémunération des mères porteuses, elle n’est pas encadrée.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Gestation pour autrui : un enfant à tout prix ?

Le parlement espagnol va examiner un projet de loi pour régulariser des sans-papiers

69 ressortissants boliviens interdits de débarquer d'un navire de croisière