Le vice-président brésilien Mourão, "le bouclier et l'épée" de Bolsonaro

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Le vice-président du Brésil Hamilton Mourão, considéré comme une des figures les plus modérées du gouvernement d'extrême droite de Jair Bolsonaro, a affirmé jeudi lors d'un entretien à l'AFP qu'il se voyait à la fois comme "le bouclier et l'épée" du chef de l'Etat.

Ce général de 65 ans s'est notamment montré réservé sur l'idée de transférer l'ambassade d'Israël à Jérusalem, et a toujours préconisé de donner la priorité aux réformes économiques aux dépens de l'agenda conservateur sur les questions de moeurs.

Cette attitude lui a valu des critiques de membres plus radicaux de l'entourage du président, notamment les néo-pentecôtistes, ainsi que de Steve Bannon, ex-stratège de Donald Trump et proche des fils Bolsonaro.

Le vice-président préfère aussi minimiser l'influence l'armée: selon lui, les huit ministres militaires sur 22 du gouvernement ont été nommés à des "postes techniques" et ont été choisis exclusivement pour leurs compétences.

Q: Comment envisagez-vous votre rôle auprès du président Bolsonaro?

R: "Le président est notre leader, un homme d'action, qui prend des décisions. Moi, j'essaie d'avoir un rôle complémentaire, ce qui renvient souvent à être à la fois son bouclier et son épée".

Q: Le fait que vous ayez essuyé des critiques en raison de positions plus modérées reflète-t-il des divisions au sein du gouvernement?

R: "Je donne toujours mon opinion, mais quand le président prend une décision sur des sujets sur lesquels il ne fait pas l'unanimité, je me range toujours de son côté".

- Pas d'"aile militaire" -

Q: Quelle est la réelle influence des militaires au sein du gouvernement?

R: "Je ne crois pas qu'on puisse parler d'une 'aile militaire'. Les médias utilisent souvent ce terme et on dirait qu'on tient des réunions entre généraux tous les jours. Moi, je parle rarement à mes collègues issus de l'armée, chacun reste focalisé dans le secteur d'activité dont il est responsable. La plupart des militaires au gouvernement ont des postes techniques. (...) Notre mission est d'améliorer la gestion des affaires publiques, qui était très mauvaise lors des gouvernements précédents, avec des moyens mal employés et des problèmes de corruption".

Q: Comment évaluez vous ces deux premiers mois de mandat?

R: "C'est une période d'adaptation. (...) Nous avons dû réorganiser les ministères, il a fallu que chaque ministre prenne des marques et ça a mis du temps. Sans compter l'opération du président (qui est resté plus de deux semaines hospitalisé, du 27 janvier au 13 février). Maintenant, il est totalement remis. Et une fois qu'il est sorti de l'hôpital, nous sommes parvenus à présenter au Congrès les deux projets que nous considérions les plus importants , la réforme des retraites et les mesures anticriminalité".

- Les "tripes" contre la "raison" -

Q: Quelles leçons ont été tirées des épisodes qui ont perturbé ce début de mandat, notamment la crise qui a abouti au limogeage du ministre du Secrétariat de la Présidence, Gustavo Bebianno, à l'issue de tensions internes impliquant notamment un des fils du président?

R: "Je crois qu'il faut qu'on fasse plus attention et qu'on apprenne à réagir moins avec les tripes, mais plutôt avec raison (...) La famille du président est très unie. Ses trois premiers fils ont été élus haut la main pour les mandats qu'ils ont brigué (NDLR: l'aîné Flavio est sénateur, le deuxième Carlos conseiller municipal de Rio de Janeiro et le troisième Eduardo député). Je crois qu'à présent chacun d'entre eux va savoir trouver sa place, ça va arriver naturellement".

Q: Mais le fait qu'Eduardo Bolsonaro participe à des activités à l'étranger en dehors des canaux diplomatiques du gouvernement ne risque-t-il pas de poser problème?

R: "Eduardo est allé aux Etats-Unis (en novembre) et a établi certains canaux de communication. Mais ces canaux informels on fini par être remplacés par les canaux diplomatiques conventionnels".

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Q: Dans quelle mesure les mesures conservatrices évoquées lors de la campagne pourront être mises en oeuvre durant les mois à venir?

R:"Elles vont être mises en oeuvre selon les nécessités du moment. Dans un pays qui compte 13 millions de chômeurs, il faut d'abord investir dans l'infrastructure et résoudre les problèmes d'équilibre des finances pour réactiver une économie qui a connu un grave récession pendant deux ans (en 2015 et en 2016). Il faut aussi régler avant tout les problèmes d'insécurité".

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