Vatican : la responsabilité en question

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Par Anne-Lise Fantino
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Des associations de victimes se disent pourtant déçues de ce sommet.

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La responsabilité était au cœur des discussions, au deuxième jour du sommet sur la lutte contre les abus sexuels dans l'Eglise. Un sommet inédit, qui s'est ouvert ce jeudi au Vatican, au terme d'une année à nouveau marquée par les affaires de pédophilie, notamment en France.

"L'Église ne vit pas dans une bulle coupée du monde isolée qu'elle aurait créée", assure Oswald Gracias, archevêque de Bombay. "L'Église vit dans le monde et avec le monde. Ceux qui se rendent coupables d'un comportement criminel sont à juste titre responsables devant l'autorité civile. Bien que l'Église ne soit pas un agent de l'État, elle reconnaît l'autorité légitime du droit civil et de l'État".

La veille, les 190 participants ont écouté des témoignages de victimes. L'objectif : réveiller les consciences.

"Aucun évêque ne peut se dire [la chose suivante[", poursuit-il,_ "Ce problème d'abus dans l'Église ne me concerne pas, parce que là où je me trouve, les choses seraient différentes, c'est juste un problème aux Etats-Unis, en Europe, ou en Australie...". Ceci n'est tout simplement pas vrai. J'ose dire qu'il y a des cas dans le monde entier, y compris en Asie, en Afrique, mais même si nous sommes sincères, nous sommes tous collectivement responsables"._

L'Église catholique dit vouloir remettre en cause ses agissements passés.

"Le signalement d'une infraction ne doit pas être entravé par les règles officielles du secret ou de la confidentialité", soutient Blase Joseph Cupich, archevêque de Chicago. "Nul ne devrait faire l'objet de discrimination ou de représailles pour avoir porté des accusations contre un évêque aux autorités ecclésiastiques".

En marge de ce sommet, une association de victimes s'est réunie à Rome. Selon une femme, qui a quitté les ordres, les abus commis par des religieuses, et dont elle a fait l'objet, restent encore une zone d'ombre.

"Une grande attention est accordée aux abus infligés aux religieuses par le clergé et c'est une bonne chose", note Mary Dispenza, victime d'abus sexuels de la part de prêtres et de religieuses, et qui a elle-même quitté les ordres, "et il était grand temps de le faire. C'est choquant et surprenant, mais il faut encore faire la lumière autour des milliers de cas d'abus commis par des religieuses".

Ce sont en effet des milliers de victimes qui seraient à déplorer, selon cette association, qui demande des compte depuis 17 ans aux autorités ecclésiastiques dans les affaires d'(abus commis par des religieuses, sans jamais avoir obtenu de réponse satisfaisante.

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