Cinq affaires qui pèsent sur Donald Trump, selon Michael Cohen

Le président américain Donald Trump s'exprime le 28 février 2019 à Hanoï
Le président américain Donald Trump s'exprime le 28 février 2019 à Hanoï Tous droits réservés Saul LOEB
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

Lors de son témoignage public dévastateur au Congrès, l'ex-avocat de Donald Trump, Michael Cohen, a impliqué le président américain au moins de cinq façons différentes dans des délits potentiels. En voici le détail:

- Complicité de collusion avec la Russie -

Michael Cohen n'a pas de "preuve directe" d'une collusion de M. Trump ou son équipe de campagne avec la Russie pour gagner la présidentielle de 2016, objet d'une enquête par le procureur spécial Robert Mueller, mais il a des "soupçons".

Selon l'ex-avocat, le milliardaire avait été averti à l'avance par son conseiller spécial Roger Stone des révélations de WikiLeaks sur sa rivale démocrate Hillary Clinton, contenues dans des messages électroniques volés par des pirates informatiques russes. Lors d'une conversation téléphonique, à laquelle assistait Michael Cohen, Roger Stone a déclaré à M. Trump qu'il tenait cette information directement du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange.

Michael Cohen pense également que M. Trump a été mis au courant à l'avance d'une rencontre à New York en juin 2016 entre des hauts responsables de sa campagne et une avocate russe prétendant avoir des informations compromettantes sur Mme Clinton. M. Cohen affirme avoir entendu le fils du candidat souffler à son père: "la rencontre est programmée". Il se dit convaincu que Donald Jr se référait à la réunion avec l'avocate, proche de Moscou.

- Fraude fiscale -

Michael Cohen affirme que l'Organisation Trump, qui chapeaute les activités du magnat de l'immobilier, a gonflé la valeurs de ses biens afin d'obtenir des prêts bancaires, ce qui équivaut à une fraude.

Il a présenté trois ans de déclarations de revenus fournies par M. Trump à la Deutsche Bank en 2014, quand il voulait un prêt pour acheter l'équipe de football américain des Buffalo Bills.

"M. Trump gonflait la valeur de ses biens quand ça l'arrangeait (...) et la dégonflait pour réduire ses taxes immobilières", a-t-il expliqué.

Il a répondu "oui" à la question d'un parlementaire qui lui demandait si M. trump avait fait la même chose avec une compagnie d'assurance, sans touteois fournir de documents à l'appui.

- Financement électoral illégal -

Michael Cohen a plaidé coupable en 2018 d'avoir violé les lois sur le financement électoral en versant 130.000 dollars, pendant la campagne, à l'ancienne actrice pornographique Stormy Daniels, pour acheter son silence sur une liaison supposée avec le milliardaire.

Donald Trump a ordonné cette transaction, affime M. Cohen, qui a présenté une copie du chèque venant, selon lui, du compte personnel de M. Trump et signé par ce dernier une fois arrivé à la Maison Blanche, pour le rembourser. Une preuve que le président est impliqué dans cette fraude, dit-il.

- Projet immobilier à Moscou -

Michael Cohen a expliqué comment son ex-patron lui avait indirectement demandé de mentir sur un projet immobilier de la société Trump mené en Russie, qui aurait continué en pleine campagne présidentielle, contrairement à ce qu'affirmait le candidat républicain.

Ce mensonge lui a valu d'être condamné pour parjure. Devant le Congrès, il avait assuré en 2017 que les négociations avec des responsables russes avaient cessé début 2016, alors qu'elles avaient continué au moins jusqu'en juin.

"Alors même que je négociais en Russie pour lui, il me regardait dans les yeux et me disait qu'il n'y avait aucun projet en Russie puis sortait et mentait aux Américains en répétant la même chose", a-t-il dit, ajoutant: "A sa façon, il me disait de mentir".

Michael Cohen a également affirmé que son témoignage écrit au Congrès avait été modifié par l'avocat personnel de M. Trump, Jay Sekulow. Celui-ci a fermement démenti.

PUBLICITÉ

- Détournement de fonds -

Lors d'une vente aux enchères en 2013, M. Cohen aurait fait acheter par un tiers, à la demande de son patron, un portrait de M. Trump pour 60.000 dollars, une somme beaucoup plus élevée que son prix normal.

Le milliardaire aurait ensuite demandé à la Fondation Trump, une organisation caritative, de rembourser l'argent aux faux enchérisseurs. Le portrait a été installé dans l'un des golfs du promoteur immobilier.

La fondation Trump, désormais dissoute, est soupçonnée par la justice de New York d'avoir servi de simple carnet de chèques pour des dépenses de promotion de l'empire de M. Trump et même certaines dépenses liées à sa campagne électorale.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Macron au Brésil : un renouveau dans les relations entre les deux pays

Tribune. L'Europe doit faire preuve de pragmatisme pour rester pertinente dans l'hémisphère Sud

L'Abbaye de San Benedetto, un havre de paix à flanc de montagne