L'analyste Brahim Oumansour évoque une prise de conscience du pouvoir algérien
Début d'ouverture ou statu quo en trompe-l’œil ? Comment interpréter la promesse faite par le camp présidentiel d'un mandat abrégé si Abdelaziz Bouteflika venait à être réélu ?
Nombre d'Algériens ne croient pas à la sincérité de cet engagement ou ne veulent pas s'en contenter. Pour l'analyste Brahim Oumansour, chercheur associé à l'Institut des Relations Internationales et Stratégiques, le geste n'est pas négligeable pour autant.
« Le problème, c'est que l'annoncer après la mobilisation pourrait être interprété par la population comme une demi-mesure ou une annonce démagogique pour les dissuader de continuer de poursuivre la mobilisation, observe le chercheur. Je sens qu'il y a une réelle volonté derrière pour des transformations ou pour des réformes politiques. Au sein du régime même, il y a une prise de conscience qu'une transition politique s'impose. Et bien sûr certains soutiennent la continuité de la présidence de Bouteflika simplement pour des raisons de sécurité, en privilégiant une transition lente mais sûre plutôt qu'une transition brutale, risquée. »
Peut-être le début d'un processus, donc, qui pour Brahim Oumansour prendrait au mieux un ou deux ans. Pas sûr que les Algériens aient l'intention de laisser l'entourage du président battre la mesure aussi longtemps…