Un bon accord commercial avec Pékin, sinon rien, menace Trump

Le président américain Donald Trump, à la Maison Blanche, le 8 mars 2019
Le président américain Donald Trump, à la Maison Blanche, le 8 mars 2019 Tous droits réservés MANDEL NGAN
Par AFP
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Les Etats-Unis et la Chine semblaient encore loin, vendredi, de signer un accord pour mettre fin à leur guerre commerciale, Donald Trump brandissant même la menace de se retirer des discussions si les points les plus contestés n'étaient pas résolus.

Les deux premières puissances économiques du monde négocient âprement depuis janvier un accord pour en finir avec leur conflit enclenché l'an passé qui s'est matérialisé par des taxes douanières punitives réciproques sur des centaines de milliards de dollars de marchandises.

"Je suis confiant mais (...) si ce n'est pas un bon accord, je ne signerai pas d'accord", a déclaré le président américain alors que son administration a révélé cette semaine que le déficit commercial américain avec la Chine avait atteint un niveau record l'an passé.

Juste auparavant, le conseiller économique de la Maison Blanche Larry Kudlow avait laissé entendre que les Etats-Unis pourraient mettre fin aux discussions si aucun bon accord n'était trouvé. M. Kudlow a évoqué le récent sommet Etats-Unis-Corée du Nord, que le président américain a brutalement écourté faute d'entente.

"Je ne suis pas en train de suggérer que cela va se produire (...). Je ne veux pas que l'on interprète mal" (mes propos), a-t-il déclaré sur CNBC. "Nous sommes tous optimistes mais, encore une fois, nos conditions doivent être remplies", a-t-il insisté, rappelant la feuille de route de l'administration Trump: obtenir de Pékin des changements structurels en mettant fin à des pratiques jugées déloyales comme le vol de la propriété intellectuelle, le transfert de technologies ou la politique de subventions aux entreprises d'Etat.

Larry Kudlow s'est en outre refusé à avancer un calendrier sur ces discussions. Le représentant au Commerce Robert Lighthizer, qui dirige les négociations, "fait de son mieux pour qu'il puisse y avoir une rencontre entre les deux dirigeants, peut-être à la fin de ce mois ou au début du mois prochain", a-t-il expliqué.

- Rapprochement -

Des sources proches de la Maison Blanche avaient évoqué une rencontre autour du 27 mars à l'issue d'un voyage du président chinois Xi Jinping en Europe.

"Rien n'est inscrit dans le marbre. Mais il y a beaucoup de discussions portant sur une rencontre", a ajouté le conseiller économique de la Maison Blanche.

C'est Donald Trump lui-même, qui avait évoqué fin janvier une réunion avec le dirigeant chinois, expliquant qu'il s'agirait de résoudre alors les derniers points d'achoppement.

"Aucune date n'a été arrêtée", a reconnu de son côté Terry Branstad, l'ambassadeur américain à Pékin, dans un entretien vendredi au Wall Street Journal. Selon lui, les préparations pour une telle réunion n'ont même pas commencé.

Pour l'heure, la guerre commerciale pèse sur l'économie chinoise. Elle fait aussi redouter un net ralentissement de la croissance mondiale.

"Les deux parties sont d'accord sur le fait qu'il doit y avoir des progrès significatifs, en d'autres termes, qu'elles aient le sentiment d'avoir rapproché leur vue avant que cela (une rencontre entre les dirigeants) ne puisse se faire", a expliqué M. Branstad. "Nous n'en sommes pas là pour le moment", a-t-il également concédé.

Pékin redoute notamment que Donald Trump n'ait des exigences intenables de dernière minute.

Sur une note plus optimiste, le diplomate a estimé que les deux pays n'avaient pas été aussi proches depuis très longtemps.

Et Larry Kudlow a souligné que les négociations allaient bon train. "Nous négocions par téléphone et par téléconférence. Les documents élaborés il y a deux semaines (lors de négociations à Pékin) avancent énormément", a-t-il assuré. "C'est ce qui rend le président optimiste sur un accord potentiel", a-t-il observé.

Face aux détracteurs qui prédisent un accord au rabais qui ne se traduirait que par des achats supplémentaires de produits agricoles et des produits du secteur de l'énergie --déjà concédés par Pékin--, le conseiller rétorque: "Nous nous penchons toujours sur les problèmes structurels, sur la mise en oeuvre" d'un potentiel accord.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a lui aussi estimé vendredi que des progrès "substantiels" avaient été enregistrés tout en apportant son soutien total au combat judiciaire lancé par le géant mondial des télécoms Huawei contre les Etats-Unis.

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Pour le moment, les deux pays assurent que cette affaire n'est pas sur la table des négociations commerciales.

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