Israël accuse le Hezbollah de prendre pied à sa porte dans le Golan syrien

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Par AFP
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Israël a accusé mercredi le Hezbollah, l'un de ses ennemis, d'établir secrètement dans le Golan syrien, près du territoire sous son contrôle, un réseau militaire commandé par une figure du mouvement chiite libanais.

L'objectif de ce réseau, qui serait commandé par le Libanais Ali Moussa Daqdouq, est de disposer à terme d'équipes qui attaqueront Israël quand l'ordre leur en sera donné, a affirmé l'armée israélienne dans un communiqué.

Ces informations constituent un nouvel épisode du bras de fer entre Israël et le Hezbollah sur le théâtre syrien ou autour de la frontière libanaise, et de la confrontation régionale entre l'Etat hébreu et l'Iran, principal soutien de l'organisation libanaise.

Le Hezbollah et l'Iran sont intervenus au côté du régime de Bachar al-Assad, également soutenu par Moscou, dans la guerre civile en Syrie. Israël fait campagne sans relâche contre cette présence du Hezbollah et de l'Iran chez son voisin syrien.

En janvier 2019, le général Gadi Eisenkot, encore chef de l'état-major israélien, avait indiqué qu'Israël avait frappé, surtout à partir de janvier 2017, des "milliers de cibles" iraniennes et du Hezbollah, convois d'armes, ateliers de fabrication d'armes, entrepôts, centres de renseignement...

Le réseau découvert par Israël est "dans une phase initiale d'établissement et de recrutement", et il "n'est pas encore opérationnel", a précisé l'armée israélienne.

- Un ancien d'Irak -

Mais "nous avons un message clair: nous ne permettrons pas au Hezbollah d'établir dans le Golan une structure terroriste capable de frapper des civils israéliens", a prévenu sur Twitter un des porte-parole de l'armée, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus.

Le Hezbollah, la Syrie et l'Iran n'ont pas réagi aux informations israéliennes.

Selon l'armée israélienne, le réseau, qui a commencé à se constituer en juin-juillet 2018, est commandé par le Hezbollah et s'appuie sur le terrain sur des Syriens, dont un certain nombre ayant pris part à des opérations par le passé, des civils agissant pour l'argent, voire des membres de l'armée syrienne.

A la tête du réseau, d'après Israël: Ali Moussa Daqdouq. Celui-ci avait été capturé en 2007 en Irak par l'armée américaine qui l'accusait d'être impliqué dans une attaque ayant coûté la vie à cinq soldats américains la même année.

Les Etats-Unis présentaient Ali Moussa Daqdouq comme un agent du Hezbollah venu en Irak entraîner des insurgés avec l'aide de la force Al-Qods, unité d'élite iranienne.

Remis en décembre 2011 aux autorités irakiennes par l'armée américaine qui achevait alors son retrait d'Irak, il avait été libéré en 2012 par la justice irakienne faute de preuves.

Le Hezbollah l'a envoyé en Syrie cet été, dit l'armée israélienne.

- Avertissement à Assad -

Pour celle-ci, Ali Moussa Daqdouq poursuit les efforts menés autrefois, pour le compte du Hezbollah, par Samir Kantar et Jihad Moughnieh pour ouvrir un front anti-israélien dans le Golan, jusqu'à ce que les deux hommes soient tués en 2015 dans des opérations attribuées à Israël.

Les membres syriens du réseau nouvellement repéré opéraient autrefois dans le réseau de Moughnieh et Kantar et sont pour certains aguerris aux activités de sabotage, au tir de précision ou à la manipulation des roquettes de type Grad, dit l'armée.

Israël a conquis une grande partie du Golan (1.200 km2) lors de la guerre des Six Jours en 1967 et l'a annexée en 1981. Cette décision n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.

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Israël et la Syrie restent techniquement en état de guerre depuis le conflit du Kippour en 1973. La ligne de cessez-le-feu est longtemps restée relativement calme jusqu'à ce que la situation se tende avec la guerre civile en Syrie en 2011.

Israël s'est employé à ne pas se laisser entraîner dans le conflit chez son voisin, tout en y proclamant sa liberté d'action pour défendre ses intérêts et en frappant aussi des positions syriennes.

"Nous tenons le régime syrien pour responsable de tout ce qui se passe en Syrie et qui vise Israël", a prévenu le porte-parole de l'armée.

Le Hezbollah était déjà présent dans le Golan syrien sous la forme d'un "commandement sud" fort de quelques dizaines de membres assistant les forces syriennes, avance l'armée israélienne.

Toutefois, celle-ci a laissé entendre que le régime de Bachar al-Assad n'était pas au courant du nouvel effort du Hezbollah pour implanter des forces dans le Golan.

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Son opération de communication, préférée à l'option militaire, a été largement interprétée par les commentateurs comme un avertissement à Damas, voire à la Russie, pour qu'ils interviennent avant qu'Israël ne passe à l'action.

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