Crash du Rio-Paris en 2009: les juges d'instruction ont terminé leurs investigations

Crash du Rio-Paris en 2009: les juges d'instruction ont terminé leurs investigations
Tous droits réservés 
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

Les juges d'instruction chargés de l'enquête sur le crash du Rio-Paris en 2009, dans laquelle Air France et Airbus sont mis en examen, ont annoncé le 18 février aux parties avoir terminé leurs investigations, a appris vendredi l'AFP de source judiciaire et auprès de parties civiles.

Cette étape, qui intervient près de dix ans après la catastrophe qui avait coûté la vie aux 228 personnes à bord, précède les réquisitions du parquet de Paris, avant la décision des juges sur un éventuel procès de la compagnie et du constructeur.

Les familles craignent de voir Airbus s'appuyer sur l'ultime contre-expertise, qui accable les pilotes, pour échapper aux poursuites.

Air France et Airbus ont été mis en examen en 2011 pour "homicides involontaires".

Le 1er juin 2009, le vol AF447 s'était abîmé dans l'océan Atlantique. Tous les passagers et membres d'équipages, de 34 nationalités différentes, avaient péri.

Point de départ de la catastrophe : le givrage en vol de sondes Pitot, qui a conduit à un dérèglement des mesures de vitesse de l'Airbus A330 et désorienté les pilotes.

Mais l'établissement des responsabilités dans cet enchaînement fatal fait l'objet d'une bataille d'experts, non dénuée de pressions économiques selon les parties civiles.

La première expertise en 2012 avait pointé à la fois des défaillances de l'équipage, des problèmes techniques et un déficit d'information des pilotes en cas de givrage des sondes, malgré une recrudescence d'incidents antérieurs signalés à Airbus.

Le constructeur avait sollicité une contre-expertise, qui mettait surtout l'accent sur une "réaction inappropriée de l'équipage" et sur les manquements d'Air France.

La jugeant trop favorable à Airbus, des proches des victimes et la compagnie l'avaient attaqué et avaient obtenu fin 2015 son annulation par la cour d'appel de Paris, relançant l'enquête.

Mais la nouvelle contre-expertise, remise en décembre 2017, a réaffirmé que la "cause directe" de l'accident "résulte des actions inadaptées en pilotage manuel" de l'équipage.

"Nous avons au dossier un premier rapport, qui met clairement en cause Air France et Airbus, et une contre-expertise qui tape de manière éhontée sur les pilotes", a déclaré Me Sébastien Busy, avocat partie civile, auprès de l'AFP.

"Un tel écart justifie un débat devant un tribunal", a-t-il estimé. "Il faut imaginer le caractère abscons d'un procès d'Air France seule où nous passerions notre temps à parler d'Airbus".

Entraide et solidarité AF447, principale association de proches des victimes, a réagi dans un communiqué en citant l'exemple du crash d'Ethiopian Airlines dimanche.

L'association note qu'il s'agit là aussi d'un problème "de sondes liées à des automatismes informatiques défaillants. L'avion échappe au contrôle humain, les pilotes en dernier recours doivent gérer l'ingérable".

Mais "l'association déplore la différence fondamentale de traitement d'une telle catastrophe entre Boeing", qui admet des dysfonctionnements, "et Airbus", poursuit le communiqué.

Les parties civiles ont jusqu'au 18 mai pour déposer leurs observations avant les réquisitions du parquet.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Israël affirme « avancer » dans les préparatifs de son offensive terrestre à Rafah

L’info du jour | 25 avril - Matin

Guerre en Ukraine : Moscou annonce un accord avec Kyiv pour échanger 48 enfants