Polémique autour des donations pour la reconstruction de Notre-Dame

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Par Joanne Massard
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L’incendie de Notre-Dame a provoqué un élan de solidarité sans précédent. Le milliard d’euros devrait être atteint. Face à l'ampleur des donations, des voix dissidentes s'élèvent.

L’incendie de Notre-Dame a provoqué un élan de solidarité sans précédent et les promesses de dons ont rapidement afflué pour rebâtir le monument. Les dons pour la rénovation de la Cathédrale devraient atteindre le milliard d’euros.

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Depuis mardi, des voix s’élèvent pour critiquer les grands donateurs, accusés de faire une surenchère de communication pour sauver la cathédrale sans se soucier de l’urgence sociale et profiter de la défiscalisation. En effet, cette solidarité nationale soudaine ne ravit pas tout le monde. Certaines personnalités de gauche ont reproché aux généreux donateurs un manque de solidarité s’agissant de la misère sociale.

"Les grosses fortunes touchées par le “drame” de la cathédrale de Paris: Pinault donne 100 millions, Arnaud donne 200 millions! S’ils ont trop d’argent, qu’ils le mettent à disposition de la collectivité, il y a bien des urgences sociales. Ou qu’ils se laissent réquisitionner" a réagit sur Twitter le militant du NPA Philippe Poutou.

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez a lui aussi réagit sur franceinfo "S’ils sont capables de donner des dizaines de millions pour reconstruire Notre-Dame, qu’ils arrêtent de nous dire qu’il n’y a pas d’argent pour satisfaire l’urgence sociale (…). Il y a aussi besoin de mesures pour régler l’urgence sociale".

Dans un tweet, l’essayiste Ollivier Pourriol a également fait allusion aux millions de dons faits par de grandes familles françaises pour la rénovation de la cathédrale Notre Dame de Paris, ravagée par l’incendie, lundi.

La défiscalisation au coeur des critiques

Dans l’opposition comme dans la majorité, des voix s’élevaient pour critiquer la réduction d’impôts de 60 % pour les entreprises (au titre de la niche fiscale sur le mécénat) dont devraient bénéficier les donateurs pour la reconstruction de la cathédrale. Pour les particuliers, cette déduction sera de 75 % jusqu’à 1 000 euros, puis de 66 % pour les dons plus importants.

Face à cette polémique, la famille Pinault a annoncé renoncer à la déduction fiscale. Le milliardaire François-Henri Pinault, patron du groupe de luxe Kering, a expliqué mercredi qu'"Il n'est pas question d'en faire porter la charge aux contribuables français". Il avait été le premier à annoncer un don de 100 millions d'euros après l'incendie de la cathédrale lundi soir.

Bernard Arnault, a également annoncé que les dons de sa famille et du groupe LVMH ne seraient pas défiscalisés. Il a jugé "consternant" de "se faire critiquer". "C’est assez consternant de voir qu’en France, on se fait critiquer même quand on fait une œuvre d’intérêt général. Dans beaucoup d’autres pays, on serait plutôt félicité".

À ce jour et à elles seules, les trois familles les plus riches de France Pinault, Bettencourt et Arnault, ont promis un demi-milliard d'euros de dons pour reconstruire la cathédrale.

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