Le Mexique ne veut pas d'une guerre commerciale avec les Etats-Unis

Le président des Etats-Unis met la pression sur son homologue mexicain, pour que celui-ci durcisse sa politique envers les clandestins candidats à l'immigration. Après avoir annoncé, jeudi 30 mai 2019, la mise en place de taxes douanières à partir du 10 juin, Donald Trump a envoyé sa porte-parole, Sarah Sanders, pour un rappel à l'ordre.
"Cela fait des mois que nous lançons des avertissements aux Mexicains, a-t-elle déclaré. Nous ne cessons de leur demander de faire plus contre les migrants. N'oubliez pas qu'il faut en moyenne 21 jours à un migrant pour passer la frontière entre nos deux pays. Cela leur laisse donc trois semaines pour casser ces groupes."
La porte-parole de la Maison Blanche fait allusion aux "caravanes" de plusieurs milliers de personnes qui tentent de franchir la frontière. Elles constituent une "menace pour la sécurité nationale", selon Donald Trump.
"Nous allons agir avec prudence et avec respect à l'égard des autorités des Etats-Unis, a répondu le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador. Mais les mesures coercitives, telles celles annoncées par le président Trump, ne mèneraient à rien de bon."
Donald Trump a menacé d'augmenter progressivement les nouvelles taxes douanières de 5% à 25% d'ici octobre, si le Mexique ne répond pas à ses attentes, en empêchant les clandestins de passer la frontière. Mais l'équation est complexe, car une économie mexicaine subissant un tel choc s'affaiblirait... ce qui pourrait être contreproductif, en encourageant de plus de plus de personnes à tenter d'émigrer vers les Etats-Unis.
Le ministre mexicain des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, doit rencontrer mercredi 5 juin, aux Etats-Unis, son homologue américain, Mike Pompeo.