Au Kazakhstan, une première élection présidentielle sans Nazerbaïev

Au Kazakhstan, près de 10 millions d'électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche pour élire leur nouveau président. Un scrutin un peu particulier cette année : pour la première fois depuis l'indépendance du pays en 1991, l'élection se fait sans Noursoultan Nazerbaïev.
L'ancien président, au pouvoir pendant 28 ans, a démissionné à la surprise générale en mars dernier.
Toutefois, son absence ne signifie pas que le suspens sera de mise. Son successeur désigné, Kassym-Jomart Tokaïev, est quasi-assuré de l'emporter.
Actuellement président par intérim, il affronte six candidats, pour la plupart peu connus du public. A l'inverse, Tokaïev a pu compter sur le soutien de nombreuses célébrités et sur les ressources de l'Etat, mises à sa disposition pour sa campagne.
Des manifestations réprimées
Kassym-Jomart Tokaïev a occupé de nombreux postes clés du système kazakh : deux fois ministre des Affaires étrangères, il a aussi été Premier ministre au tournant des années 2000. Il était président du Sénat quand Noursoultan Nazarbaïev a annoncé sa démission, ce qui lui a valu d'assurer l'intérim à la tête de l'Etat.
D'après les derniers sondages, Tokaïev est crédité de 73% des votes.
Selon l'ONG Human Rights Watch, l'idée d'une transition politique ce dimanche est "une illusion". Les élections au Kazakhstan n'ont jamais été reconnues comme libre et juste par les observateurs internationaux.
Dans les deux principales villes du pays, Nur-sultan (ex Astana) et Almaty, des manifestations ont eu lieu ce dimanche à l'appel de certains opposants en exil, notamment l'ancien banquier Moukhtar Abliazov.
Les participants ont dénoncé des élections "fausses et falsifiées" et ont appelé les citoyens à boycotter le scrutin.
Ces rassemblements ont immédiatement été réprimés par la police. Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées.
Avec AFP