La Turquie commémore les 3 ans du putsch raté

La Turquie commémore les 3 ans du putsch raté
Par Euronews
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250 civils ont été tués lors de la répression du coup d’Etat et des purges massives ont été menées dans tous les corps de métiers ainsi que dans la fonction publique.

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Voici le pont des Martyrs, qui relie les deux rives de la ville d’Istanbul en Turquie : c’est ainsi que ce pont au-dessus du Bosphore est appelé, depuis le 25 juillet 2016, en hommage à ceux qui ont empêché le coup d’État survenu dans le pays, dix jours plus tôt.

Depuis, la Turquie vit dans l’ombre de ce putsch raté : Tunca Ogreten, journaliste d’opposition, a été accusé de lien avec une organisation terroriste. Il est l'une des victimes de la répression.

"Je faisais mon travail de journaliste et c'est pour cela que j'ai été emprisonné. Mais je savais qu'un jour, je serais libéré. J'ai été patient, puis j'ai finalement été relâché", déclare-t-il.

Au lendemain de la tentative de coup d’État, des dizaines de journalistes ont été arrêtés. Fatih Polat, rédacteur en chef du journal "Evrensel", a lui aussi subi la pression des autorités. Convoqué de nombreuses fois au tribunal, il est aujourd’hui à nouveau devant la justice, accusé cette fois-ci, d’avoir insulté le président.

"Avant les événements du 15 juillet 2016, la presse subissait déjà une pression. Mais après la tentative de coup d’Etat, tout s’est intensifié", commente-t-il.

Depuis, le gouvernement tente de rendre hommage à tous ceux qui ont œuvré contre le coup d’État, comme avec la construction d'un monument commémoratif à Istanbul, avec une exposition qui retrace la journée du 15 juillet.

Des événements particulièrement sanglants : 250 civils ont été tués lors de la répression du coup d’État et des purges massives ont été menées dans tous les corps de métiers ainsi que dans la fonction publique.

Plusieurs ONG dont "Reporters sans frontières" dénoncent une chasse aux médias entamée dès la fin de la crise. Une occasion, pour le gouvernement, de faire taire toutes les voix dissidentes, s’inquiètent les représentants de la presse turque :

"Il y a des journalistes qui font leur travail selon les règles, en bonne et due forme, mais ils se sentent toujours menacés et craignent d'être poursuivi pour avoir écrit un article, ou en commenter un autre. Chaque journaliste sait qu'un tweet peut les mener à la prison", déclale Ozgur Ogret, représentant turc du Comité pour la protection des journalistes.

Un sentiment de menace pour les uns, une réalité pour d’autres : Tunca Ogreten doit comparaître à nouveau en septembre. Il encourt jusqu’à 19 ans de prison.

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