Une nouvelle étude vient accréditer, un peu plus, la thèse de la météorite comme cause de la disparition des rois du Mésozoïque.
La cause de l'extinction des dinosaures fait toujours débat. L'hypothèse la plus généralement avancée, celle d'un cataclysme créé par l'impact d'une météorite sur notre planète, est étayée par les travaux récents d'une équipe de scientifiques internationaux. Ces derniers se sont appuyés sur les forages qu'ils ont effectués dans le cratère de Chicxulub, au large de la péninsule du Yucatán au Mexique. Les résultats de cette étude publiée par l'académie américaine des sciences, précise même ce scénario en retraçant la chronologie de cette journée, où il y a 66 millions d'années, ce corps astral s'abattait sur la Terre.
L'université du Texas a donné plus de précisons sur les conclusions portées par ce groupe de scientifiques. Pendant plusieurs mois en 2016, dans le cadre de la mission de l'expédition 364 du Programme international de découverte des océans, des forages ont été effectués dans le cratère depuis une plateforme. Les chercheurs ont été ensuite en mesure de déterminer, dans les couches sédimentaires prélevées, le point d'impact de la météorite.
En analysant les carottes, ils ont isolé les différents matériaux présents dans ces prélèvements (charbon de bois, amas de roches, etc.) pour retracer le fil de ce premier jour du Cénozoïque, mettant fin au Mésozoïque, "l'ère des dinosaures". Cette étude retrace ainsi les différentes étapes qui se sont enchaînées lors ce cette journée particulière, comme l'aurait fait un "témoin oculaire" qui aurait assisté à la scène, selon les mots du chercheur américain Sean Gulick, qui a co-dirigé cette recherche.
L'impact de la météorite, d'un diamètre de plus de 10 kilomètres, avec la surface terrestre a été si violent qu'il a créé un gigantesque cratère de plus 100 kilomètres de diamètre et 40 kilomètres de profondeur. L'énergie dégagée a été comparable à l'équivalent de 10 milliards de bombes atomiques comme celles utilisées à Hiroshima ou Nagasaki. Un énorme nuage de roche pulvérisée s'est propagé formant une gigantesque colonne de minéraux vaporisés dans l'atmosphère.
Sur plus de 1 000 km à la ronde, arbres, plantes, animaux ont été décimés par les flammes. Un monstrueux tsunami, dont certains scientifiques avancent qu'il aurait atteint plus d'un kilomètre de hauteur, s'est lui aussi instantanément produit après l'impact se propageant jusqu'à l'actuel Etat américain de l’Illinois, au nord des Etats-Unis.
Puis les roches projetées dans l'atmosphère sont retombées, les eaux ont reflué dans le cratère en emportant avec elles des restes des paysages calcinés. 24 heures après l'impact, le cratère a été recouvert par l'océan.
Sur le long terme, 75% de la vie présente sur Terre a été anéantie par les effets causés par l'impact de cette météorite. Pour Sean Gulick, "ce fut un enfer de courte durée au niveau régional, suivi d'une longue période de refroidissement global".
Et concernant les dinosaures, le scientifique considère que "tous les dinosaures ne sont pas morts ce jour-là, mais beaucoup l'ont été" ; certains directement "carbonisés" et d'autres "congelés" plus tard par le changement climatique induit par la chute de la météorite. "Le vrai tueur est certainement atmosphérique", a expliqué Sean Gulick. "La seule façon d'obtenir une telle extinction globale de masse est un effet atmosphérique", a-t-il ajouté.
Le nuage créé par l'impact a été en effet si dense que la lumière du Soleil a pu être réfléchie loin de notre planète. Provoquant ainsi le refroidissement de la planète qui a sonné le glas des dinosaures.