Huit ans et demi après la révolution tunisienne qui a amené la démocratie au pouvoir, l'élection présidentielle prévue dimanche dans le pays suscite peu d'espoir dans les villages de Oued el-Berber, Fernana ou à Tunis.
Huit ans et demi après la révolution tunisienne qui a amené la démocratie au pouvoir, l'élection présidentielle prévue dimanche dans le pays suscite peu d'espoir notamment à Oued el-Berber.
Dans ce village, les habitants qui doivent parcourir de nombreux kilomètres pour aller chercher de l'eau ont le sentiment que les prochaines élections n'auront pas d'impact sur leur vie. Interrogés par nos confrères de Reuters, peu d'entre eux ont déclaré vouloir voter.
A Fernana, le sentiment d'abandon est tout aussi présent. "Les politiques viennent ici pour distribuer un kilo de pâtes, un peu de pâté et de l'huile de cuisson juste pour se montrer et ensuite ils s'en vont. Dans ces élections, personne ne parle de nous", souligne Ahmed Ben Rabeh, un habitant.
Un sentiment partagé par Tarek Ghazwany, activiste de la société civile : _"Ici, à Fernana, nous éprouvons un profond ressentiment envers toutes ces soi-disant promesses électorales et ces partis politiques bidons."
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Loin des campagnes, le scepticisme touche aussi les habitants des villes comme ceux de la capitale. "On espère que les élections créeront une véritable démocratie. Mais les libertés sont inutiles. Qu'on nous donne plutôt à manger. Notre niveau de vie n'est pas à la hauteur de ce qu'il devrait être", s'indigne Galal Ben Mansour qui habite à Tunis.
Pour la jeune démocratie, les défis à surmonter restent nombreux à commencer par celui du chômage dont le taux est estimé à 15%.
Si la révolution tunisienne qui a marqué le début des "printemps arabes" a permis la chute du dictateur Ben Ali et l'apparition de la liberté d'expression, elle a été suivie d'un ralentissement économique qui s'est aggravé en 2015 suite à des attaques terroristes qui ont durement affecté le secteur du tourisme.