Crise migratoire : "c'est sur nous qu'a reposé le fardeau !"

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Par Ioannis Karagiorgas  & Olivier Péguy
Le camp de réfugiés de Moria (Lesbos, Grèce), le 01/09/2019
Le camp de réfugiés de Moria (Lesbos, Grèce), le 01/09/2019   -  Tous droits réservés  REUTERS/Alkis Konstantinidis/File Photo

Cela faisait presque trois ans qu'il était à la tête du camp de réfugiés de Moria, sur l'île grecque de Lesbos. Giannis Balpakakis a annoncé qu'il démissionnait de son poste.

Euronews l'a interrogé sur l'action qu'il a menée dans ce camp, un des plus grands et les plus insalubres d'Europe.

Je suis resté jusqu'à maintenant car la situation l'exigeait, avec la pression migratoire. Mais là, je dois prendre soin de moi. C'est la raison pour laquelle je quitte mon poste.
On nous a collé une image souvent injuste. En fait, il faut bien voir que ce camp est prévu pour 3000 personnes et qu'il en a accueilli jusqu'à 10 000. Alors forcément, ça crée pas mal de problèmes !
Giannis Balpakakis
Ancien responsable du camp de Moria (Lesbos, Grèce)

Depuis 2017, cet ancien officier à la retraite a fait ce qu'il a pu, avec les moyens du bord.

L'Union européenne a apporté une aide financière, ce qui a permis de soulager le gouvernement grec face à la crise migratoire.
Il serait donc injuste de dire que Bruxelles ne nous a pas aidé.
En revanche, de nombreux pays européens n'ont pas accueilli les migrants qu'ils auraient dû accueillir. Résultat : c'est sur nous qu'a reposé le fardeau !
Alors aujourd'hui, on n'est plus dans la situation de 2015, mais le nombre d'arrivées a quand même augmenté ces derniers mois.
Giannis Balpakakis
Ancien responsable du camp de Moria (Lesbos, Grèce)

A l'heure de quitter son poste, quels conseils Giannis Balpakakis peut-il donner à son successeur ?

Il faut qu'il croit dans ce qu'il fait. Essayer d'aider tous ces gens qui arrivent ici. Avoir une approche humaine.
Mais il faut aussi prendre soin de l'équipe avec laquelle il va travailler.
Si les collègues craquent, alors c'est toute l'organisation qui risque de s'effondrer.
Giannis Balpakakis
Ancien responsable du camp de Moria (Lesbos, Grèce)
REUTERS/Giorgos Moutafis/File Photo
Le camp de réfugiés de Moria (Lesbos, Grèce), le 19/09/2019REUTERS/Giorgos Moutafis/File Photo