Pas d'escroquerie ! Jeanne Calment est morte à 122 ans, étude franco-suisse

Pas d'escroquerie ! Jeanne Calment est morte à 122 ans, étude franco-suisse
Tous droits réservés 
Par Joël Chatreau
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button

Un groupe de quatre scientifiques franco-helvético-danois répond aux deux Russes qui avaient remis en cause le record de longévité de Jeanne Calment. Pas d'escroquerie, selon eux, l'Arlésienne est bien morte à 122 ans, faisant d'elle la doyenne de l'humanité.

PUBLICITÉ

Jeanne était bien Jeanne, et non sa fille Yvonne ! Comprenez : il n'y a pas eu d'escroquerie sur l'identité de la Française Jeanne Calment, décédée à l'âge extraordinaire de 122 ans en 1997, contrairement à ce que deux chercheurs russes ont affirmé à la fin de l'année dernière. Ce sont quatre experts, les Français Michel Allard, médecin gérontologue, et Jean-Marie Robine, démographe, ainsi que François Herrmann, gériatre suisse, et Bernard Jeune, épidémiologiste danois, qui déconstruisent point par point l'hypothèse russe, la jugeant "sans fondement", dans une étude publiée lundi 16 septembre dans la revue américaine "The Journals of Gerontology".

"Une substitution entre les corps de Jeanne et Yvonne virtuellement impossible"

Les Russes, Valeri Novosselov, un gérontologue, et Nikolaï Zak, un mathématicien, avaient fait bondir la France entière en expliquant que le record de longévité de la très vieille dame originaire de la ville d'Arles, en Provence, devait être remis en cause; selon eux, son titre de doyenne de l'humanité était basé sur une manipulation d'Yvonne Calment, enfant unique de Jeanne, qui se serait fait passer pour sa maman pendant 63 ans afin d'échapper à d'importants frais de droits de succession. A croire ces chercheurs, Yvonne serait en fait morte à 99 ans, ce qui correspondait à 122 ans si l'on se référait à l'âge supposé de sa mère.

Officiellement, la fille Calment est décédée à 36 ans, emportée par une pleurésie. Des documents attestent bien du mauvais état de santé d'Yvonne plusieurs années avant sa mort. Ses funérailles ont également été relatées dans la presse locale arlésienne. "Le faire-part de décès (...) a été envoyé au nom de 34 personnes et de leurs enfants (..) et de 13 familles alliées", écrivent notamment les auteurs franco-helvético-suisses de l'étude qui contredit la théorie russe. "On peut supposer que bon nombre d'entre elles ont assisté à la veillée funèbre (...) à moins d'accepter l'idée de la complicité de dizaines de personnes, une substitution entre les corps de Jeanne et Yvonne Calment est virtuellement impossible".

180 nouveaux documents pour contrer la théorie russe

Les nouvelles pièces au dossier qui tendent à prouver que la vraie Jeanne a quitté la vie à 122 ans sonnés ne manquent pas, il y en a 180 au total. La famille, des habitants d’Arles, les Archives du département des Bouches-du-Rhône, y compris militaires, mais aussi des notaires, des généalogistes, se sont mobilisés pour les trouver, pour en quelque sorte "laver" l'affront qui leur était fait indirectement.

Les chercheurs russes remettaient finalement en cause le fait qu'un être humain puisse vivre 122 ans, c'était statistiquement impossible, d'après eux. Eh bien, les scientifiques français, suisse et danois, après avoir recensé la longévité de toutes les personnes nées en France en 1875 et en 1903, en déduisent qu'un centenaire avait alors une chance sur 10 millions d'atteindre 122 ans. Cela paraît ridiculement petit mais, selon eux, c'est "loin de faire de Mme Calment une impossibilité statistique". "Considérant que l'humanité a accumulé au moins 8 à 10 millions de centenaires depuis les années 1700, l'existence d'une personne de 122 ans autour de la fin des années 1900 est quelque chose de plausible", concluent-ils.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Le Moulin rouge à Paris privé de ses ailes après un incident

Les journalistes ont eu un accès rare au sous-marin français à propulsion nucléaire de classe Rubis

Elections européennes : les Républicains font campagne sur l'immigration à Menton