Maroc : un procès pour avortement dénoncé comme "politique"

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Par Maxime Biosse Duplan
Maroc : un procès pour avortement dénoncé comme "politique"

Affluence ce mardi matin devant le tribunal de Rabat pour une affaire qui fait beaucoup de bruit : la condamnation à un an de prison ferme d'une jeune journaliste marocaine pour "avortement illégal" et "relations sexuelles hors mariage"...

Un procès dénoncé comme politique par les supporters et les avocats de Hajar Raissouni, qui expliquent qu'elle était soignée pour une hémorragie et que l'on a cherché à déguiser l'intervention en avortement...

Souleimane Raissouni, directeur de la publication d'Akhbar al-Youm, et oncle de Hajar Raissouni : "Le problème, c'est qu'il y a une confusion dans cette affaire, elle n'a rien à voir avec un avortement, pas plus qu'elle n'a de caractère criminel. C'est une affaire politique. Il s'avère que c'est Hajar la cible, et pas le médecin comme on le dit. La preuve est que lorsqu'on a arrêté Hajar, le médecin avait fini son intervention et était déjà parti."

Le gynécologue, lui, a écopé de deux ans fermes. 

Interpellée fin août à l'entrée d'un cabinet médical de Rabat, la journaliste avait été soumise à "un examen médical sans son accord", selon elle. De la torture, selon ses avocats.

Hajar Raissouni dit avoir été interrogée par la police sur ses proches, son journal et ses écrits. Un de ses oncles est un éditorialiste engagé de Akhbar Al-Yaoum, un autre est un idéologue islamiste opposé au statut de "commandeur des croyants" du roi Mohammed VI.