Maroc : libération d'Hajar Raissouni, emprisonnée pour "avortement illégal"

Au Maroc, la journaliste Hajar Raissouni a été libérée ce mercredi soir, après avoir été graciée par le roi.
Cette jeune femme avait été condamnée à un an de prison pour "avortement illégal" et "relations sexuelles hors mariage".
Son fiancé, ainsi que l'équipe médicale accusés de l'avoir aider à avorter, ont eux aussi été libérés.
"Je suis innocente....J'ai subi une grande injustice et terrible agression", a répété la jeune femme à l'AFP après sa libération.
Hajar Raissouni a toujours nié a voir pratiqué un avortement. Elle assure avoir été traitée pour une hémorragie interne. Quant à sa relation avec son fiancé, elle précise que le couple devait se marier à la mi-septembre, mais que ce projet a été contrecarré par l'arrestation. Hajar Raissouni estime, en fait, depuis le début, être victime d'un procès "politique".
Plusieurs de ses soutiens considèrent qu'elle a été prise pour cible en raison de son travail de journaliste, critique à l'égard du régime.
Certains soulignent aussi ses liens familiaux avec Ahmed Raïssouni, un théologien musulman, ancien dirigeant d’un groupe islamiste influent sur le plan politique.
Débat de société
En tout cas, cette affaire a suscité une vague d'indignation, au Maroc et à l'étranger. Et cela a relancé le débat sur les libertés individuelles et le droit des femmes au Maroc.
A sa libération, Hajar Raissouni a indiqué qu'elle trouvait "sain et utile" le débat soulevé par son arrestation et qu'elle espérait que "son cas servira de locomotive" pour dépénaliser l'avortement, les relations hors mariage, de l'homosexualité et la rupture du jeun en public, actuellement passible de prison dans le code pénal marocain.
- avec agences -