L'ultimatum d'Ankara : la Turquie menace d'extrader les djihadistes étrangers

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Par Maxime BayceAFP
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Ankara renverra dans leurs pays à partir de lundi les membres étrangers du groupe Etat islamique (EI), y compris européens, actuellement détenus en Turquie.

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Ankara renverra dans leurs pays à partir de lundi les membres étrangers du groupe Etat islamique (EI), y compris européens, qui sont actuellement détenus en Turquie, a déclaré vendredi le ministre turc de l'Intérieur.

"Nous commencerons à partir de lundi", a déclaré Süleyman Soylu lors d'un discours à Ankara. "Pas besoin de courir dans tous les sens : nous allons vous renvoyer les membres de l'EI. Ils sont à vous, faites-en ce que vous voudrez", a-t-il ajouté.

Le ministre turc n'a pas précisé quels étaient les pays concernés par cette mesure, mais s'est adressé à l'"Europe" pendant son discours.

Le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé vendredi que la Turquie avait à ce jour extradé plus de 7 600 "terroristes étrangers" vers leurs pays, ajoutant que plus de 1 200 membres de l'EI étaient actuellement incarcérés dans des prisons turques. Ankara appelle régulièrement les pays européens à reprendre leurs ressortissants qui ont intégré les rangs de l'EI en Syrie, mais ceux-ci sont peu enclins à les récupérer, notamment pour des raisons sécuritaires et d'impopularité d'une telle mesure.

"Que cela vous fasse plaisir ou non, que vous leur retiriez ou non leur nationalité, nous vous renverrons ces membres de l'EI, vos propres gens, vos propres ressortissants", a-t-il martelé vendredi

Ankara accusé de collusion avec les djihadistes

Mais la manière dont la Turquie pourrait s'y prendre pour renvoyer une personne dans un pays dont elle ne serait plus formellement un ressortissant n'est pas claire.

Longtemps soupçonnée d'avoir laissé les djihadistes traverser sa frontière pour rejoindre la Syrie après le début du conflit qui déchire ce pays depuis 2011, la Turquie, frappée par plusieurs attentats commis par l'EI, a rejoint en 2015 la coalition antidjihadiste.

Mais Ankara a été accusé ces dernières semaines d'affaiblir la lutte contre les éléments dispersés de l'EI en lançant, le 9 octobre, une offensive contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), fer de lance du combat contre l'organisation djihadiste.

Recep Tayyip Erdogan Erdogan a indiqué vendredi que la Turquie avait capturé 287 personnes qui s'étaient échappées de prisons pour membres de l'EI en Syrie après le déclenchement de l'offensive d'Ankara.

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