Tokyo réinvente le shopping entre luxe, traditions et culture

Tokyo réinvente le shopping entre luxe, traditions et culture
Par Naomi Lloyd
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En plein Tokyo, se dresse la façade futuriste du Ginza Six, le plus récent et le plus luxueux centre commercial de la capitale japonaise : avec ses installations artistiques et son école du théâtre Nô, il a beaucoup plus à offrir qu'une séance de shopping.

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Au cœur de Tokyo, à Ginza, enseignes huppées et architecture futuriste côtoient culture et design traditionnels japonais. Dans ce quartier, l'ancien et le nouveau tissent un lien unique. Illustration avec le plus récent et le plus luxueux centre commercial de la capitale, Ginza Six.

D'extérieur, l'architecture moderne de son bâtiment frappe au premier coup d'œil, mais quand on regarde sa façade avec attention, on y trouve des références au riche passé du Japon : des arches, par exemple, rappellent les traditionnels rideaux Noren qui sont accrochés à l'entrée des magasins japonais pour souhaiter la bienvenue.

Ginza Six abrite une ribambelle de marques haut de gamme, mais les lieux ne se limitent pas au shopping. Dès qu'on y entre, des œuvres contemporaines japonaises nous sautent aux yeux. Celles-ci créées spécialement pour l'atrium au sein du centre sont renouvelées au fil des résidences d'artistes qui durent quelques mois. Et Ginza Six accueille aussi une galerie d'art.

Comme de petites ruelles

Gwenael Nicolas, designer français est installé à Tokyo depuis plus de 25 ans, nous décrit ce vaste atrium qu'il a imaginé : "C'est le cœur de Ginza Six, c'est aussi le cœur de Ginza en quelque sorte : c'était ça, l'idée. Quand vous regardez l'ensemble de l'atrium, cela ressemble à une grande spirale : donc il y a ces lignes horizontales et quand vous avancez dans les allées, vous voyez qu'elles ne sont pas en ligne droite," fait-il remarquer.

"C'est comme dans les petites rues que vous avez aux alentours, quand on s'y promène, de petits magasins nous apparaissent petit à petit, cela crée des espaces individuels et je voulais recréer cette impression dans ce grand espace," explique-t-il.

Gwenael Nicolas nous emmène dans ces ruelles qui ont influencé son design. "Au Japon, rien n'est linéaire : il faut enlever des couches successives pour découvrir les choses," souligne-t-il à l'entrée d'une ruelle où est installé un petit temple. Un homme s'approche pour prier. "C'est fantastique, c'est ça, la réalité," estime le designer. "Quand on arrive ici, on ressent tout de suite le lien avec la culture, avec son aspect religieux ; on ne peut pas distinguer le passé de l'avenir, il en fait partie," dit-il.

Art ancestral du Nô

Autre art qui résiste au temps : le Nô, l'une des formes de théâtre les plus anciennes au monde, est enraciné à Ginza.

La célèbre école Kanze est aujourd'hui installée au sein de Ginza Six.

Figure centrale du Nô contemporain, Kiyokazu Kanze est le 26ème chef de l'école Kanze.

"Mes ancêtres habitaient à Ginza pendant l'ère Edo et ils ont vécu là pendant 243 ans et aujourd'hui, 150 ans plus tard, ma famille est revenue dans ce quartier : donc c'est pour cela que c'est un lieu très important pour moi," confie-t-il.

La famille du grand maître a fondé l'école Kanze du théâtre Nô il y a plus de 700 ans. "Mon aïeul qui s'appelait Ze-Ami a créé cette forme de théâtre Nô et son travail intégrait de nombreux thèmes universels," fait remarquer Kiyokazu Kanze.

S'ouvrir aux étrangers

"Donc on peut dire que c'est pour cela que cet art perdure depuis 700 ans sans interruption," affirme-t-il.

"Je porte cette responsabilité de maintenir le Nô vivant en l'emmenant du passé vers l'avenir," insiste le grand maître.

Notre journaliste Naomi Lloyd est la première étrangère à être invitée sur scène pour se familiariser avec le Nô. C'est un immense honneur pour elle.

"Vous devez avoir un visage impassible, vous ne devez avoir aucune expression," lui montre Kiyokazu Kanze. "C'est tellement difficile pour moi de garder un visage sans expression," reconnaît notre reporter avant d'ajouter : "Il faut que je m'entraîne."

Bien que cet art soit fondamentalement japonais, l'école Kanze a pour objectif d'ouvrir le théâtre Nô en le faisant découvrir aux visiteurs étrangers de passage à Tokyo. Certaines représentations proposent des sous-titres.

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