Comment Aung San Suu Kyi va-t-elle répondre aux accusations de génocide des rohingyas ?

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Tous droits réservés  REUTERS/Yves Herman
Par euronews avec AFP, Reuters
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C'est aujourd'hui que la Cour internationale de justice entend la Nobel de la Paix sur les accusations de génocide de la minorité musulmane rohingya.

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Pour son premier jour devant la cour internationale de justice de l'ONU aux Pays-Bas, Aung San Suu Kyi, a assisté aux appels de la Gambie pour que la Birmanie "cesse le génocide" contre la minorité musulmane rohingya. Et c'est en tant que conseillère spéciale de l'État et porte-parole de la Présidence de la République de l'Union de Birmanie qu'elle va devoir prendre la parole ce mercredi pour défendre son pays.

La Gambie, mandatée par les 57 États membres de l'Organisation de la coopération islamique, a demandé à la CIJ des mesures d'urgence pour protéger les Rohingyas.

"Tout ce que demande la Gambie c'est que vous disiez à la Birmanie de cesser ces meurtres insensés, de mettre fin à ces actes de barbarie et de brutalité qui ont choqué et continuent de choquer notre conscience collective, et arrêter le génocide de son propre peuple", a déclaré le ministre gambien de la justice Abubacarr Tambadou devant la CIJ.

Comment Aung San Suu Kyi va-t-elle répondre aux accusations de nettoyage ethnique, de meurtre de masse et de viols ? Nul ne le sait vraiment, mais elle pourrait bien choisir l'évitement si elle fait valoir que la plus haute cour de l'ONU n'a pas compétence pour juger son pays et l'opération militaire dirigée contre des rebelles rohingyas.

Début 2017, un million de Rohingyas vivaient en Birmanie, la plupart dans l'état de Rakhine. La répression lancée par l'armée birmane a fait fuir environ 740 000 rohingyas au Bangladesh voisin.

Les atrocités commises par ces militaires birmans sont au cœur des accusations de génocide. Les enquêteurs de l'ONU ont notamment rassemblé les preuves qu'un village de 750 personnes a été décimé par des soldats.

Au premier des trois jours d'audience de la cour à La Haye, des manifestants pro-rohingyas et pro-birmans s'étaient rassemblés :

"Nous croyons aujourd'hui que c'est le début de la justice pour le peuple rohingya, un jour historique pour ce peuple."

L'intervention d'Aung San Suu Kyi sera retransmise en direct sur grand écran à Rangoun, elle a de nombreux soutiens :

"Nous avons une foi et une confiance totale envers notre dirigeante Aung San uu Kyi. Elle a sacrifié sa vie, sa famille pour le bien de notre pays et de notre peuple."

Les audiences de cette semaine devant la CIJ fourniront un aperçu de l'affaire dans son ensemble, mais une audience complète sur le fond prendra encore des années et ne pourra mener qu'à des sanctions contre la Birmanie.

En novembre dernier, la cour pénale internationale a par ailleurs ouvert une enquête sur les actes de violence et la déportation des Rohingyas, qui pourraient constituer un crime contre l’humanité.

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