Retour à Timisoara, 30 ans après la révolution roumaine

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Par Laura Cambaud
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Cette ville a été le berceau de la contestation.

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Le parvis en face de l'église réformée de Timisoara est le berceau de la révolution roumaine. Il y a 30 ans, en décembre 1989, une manifestation spontanée se forme à cet endroit. 

A l'origine de la colère des Roumains : l'expulsion de Laszlo Tokes, un pasteur protestant qui critiquait le régime autoritaire de Nicolae Ceausescu. La police réplique à coups de tirs de gaz lacrymogène et sort les canons à eau. Pas de quoi décourager les manifestants. Ils restent mobilisés et sont chaque fois plus nombreux. Tous entament des chants libertaires, chants jugés anti-communistes par le régime.

"La première victime de notre révolution"

Des souvenirs qui hantent toujours Constantin Duma, connu dans la ville comme le photographe de la révolution. Ému, il raconte : " Nous avons couru, traversé le petit pont sur la rivière Bega et là, il y avait quatre véhicules blindés qui avançaient en direction des étudiants du campus. Il y avait une femme d'une cinquantaine d'années et je pense qu'à cause du manque de visibilité, elle a été écrasée sous les roues des blindés. Cette femme a été la première victime de notre révolution."

Les manifestants accusés de terrorisme par le pouvoir

Au lendemain de cette manifestation spontanée, le dictateur communiste Nicolae Ceaușescu prend la parole et ordonne aux forces de l'ordre d'ouvrir le feu sur les protestataires qu'il accuse d'être réactionnaires et terroristes. 

Comme Traian Orban, beaucoup ont été blessés. Cet homme, le fondateur du mémorial dédié à la révolution, ressent toujours la douleur de la balle qui a touché sa jambe mais c'est un autre souvenir qui l'a marqué : "Ce qui était incroyable, c'est que depuis mon lit à l'hôpital où j'étais blessé, j'entendais le peuple de Timisoara qui criait "Liberté !" et qui demandait à ce que le dictateur et ses hommes soient jugés."

La révolution se propage

Le 30 décembre, les initiateurs de la contestation donnent à Timisoara le statut de première ville roumaine libérée du communisme. Après des décennies d'oppression, la révolution se propage finalement dans tout le pays.

Alors qu'ils tentent d'échapper aux manifestants, le dictateur Ceaușescu et sa femme Elena, sont arrêtés, jugés et fusillés le jour de Noël, le 25 décembre 1989. Le régime s'effondre en quelques jours.

30 ans après la révolution, les jeunes de Timisoara connaissent l'histoire du pays et sont au courant du sacrifice qu'ont fait les manifestants qui se sont opposés au régime en 1989. Aujourd'hui, cette génération veut aller de l'avant et se forger un meilleur futur.

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