Le chef de la diplomatie européenne et quatre ministres des Affaires étrangères demandent la fin des combats et de l'ingérence turque
Outre la situation au Moyen-Orient, une autre crise inquiète au plus haut point les Européens : celle qui est en cours en Libye, un pays où deux pouvoirs rivaux se livrent une guerre fratricide. Le chef de la diplomatie européenne et les ministres des Affaires étrangères italien, allemand, français et britannique l'ont évoquée lors d'une réunion à Bruxelles et ont lancé un appel à la Turquie. Ankara a envoyé des soldats en Libye pour aider le gouvernement d'union nationale reconnu par les Nations Unies à combattre l'offensive du maréchal Haftar, l'homme fort de l'Est libyen.
« Nous appelons à un cessez-le-feu et nous appelons à cesser l'escalade et l'ingérence étrangère qui s'est accrue ces derniers jours, a déclaré Josep Borrell, le haut représentant européen. Cela fait évidemment référence à la décision turque d'intervenir avec des troupes en Libye. C'est quelque chose que nous rejetons et qui accroît nos inquiétudes sur la situation en Libye. »
« La Libye représente un risque également concernant le terrorisme en Europe, a renchéri Luigi di Maio, le ministre italien. C'est une guerre par procuration. Il faut que toutes les ingérences cessent car il y a des pays qui interfèrent dans la guerre civile en en faisant une guerre par procuration. »
Le chef de la diplomatie turque s'est, lui, rendu en Algérie, pays voisin de la Libye qui redoute les conséquences de cette guerre à ses portes. Si la Turquie soutient le gouvernement libyen d'union nationale, d'autres puissances - comme l'Arabie saoudite - appuient le pouvoir rival.