J - 1 avant les législatives iraniennes : pourquoi l'abstention menace

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La campagne électorale vient de s'achever en Iran. Demain, 58 millions d'électeurs iraniens devront voter pour élire leur députés dans un contexte tendu où l'abstention menace. Explications de notre correspondant à Téhéran.

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La campagne électorale vient de s'achever en Iran. Le jour du vote, ce vendredi 21 février, 58 millions d'Iraniens sont appelés à renouveler les 290 députés de leur parlement, le Majilis, et l'abstention menace.

Problèmes économiques, répression de la contestation sur la hausse des prix du carburant, avion ukrainien abattu, candidats rejetés par le conseil des gardiens de la constitution, tout cela poussent nombre d'Iraniens à ignorer les urnes :

"Je n'irai pas voter, je ne participerai à l'élection parce que la république islamiste n'a pas tenu ses promesses."

"Je sais qu'aucune de nos attentes ne sera entendue, et avec le nombre énorme de refus de candidature cette année, ceux qui pourraient nous aider un peu ne peuvent pas entrer au parlement."

Malgré tout, certains électeurs sont déterminés à voter pour, je cite, préserver l'intérêt général du pays : "Nous allons essayer de trouver une personne éligible et de voter pour elle pour qu'elle puisse proposer des choses qui fasse progresser le pays."

Pour ces élections parlementaires, le conseil des gardiens de la constitution a jugé non recevable plus de 7 000 candidatures de personnalités réformistes, modérées ou conservatrices, y compris celles émanant de députés déjà en poste. Des critiques se sont élevées, nombreux sont ceux qui jugent la compétition injuste entre fondamentalistes et réformistes.

Notre correspondant à Téhéran, Hamidreza Homayounifar, a notamment rencontré Mostafa Tajzadeh. Ce politicien réformiste, emprisonné de 2009 à 2016, ancien vice-ministre de l'Intérieur et de la culture, ex-conseiller de l'ancien président Mohammad khatami, n'avait jamais vu une campagne comme celle-ci :

"C'est peut-être l'atmosphère électorale la plus froide que j'ai vue depuis 40 ans, car il s'agit d'une course à un seul cheval. Un côté a tout tandis que l'autre a fait face à des limites. Les rejets de candidatures n'ont pas été significatifs à Téhéran parce que la capitale focalise l'attention, mais le conseil a rejeté les candidatures de nombreux réformistes dans d'autres provinces pour que la majorité au parlement revienne à la ligne dure."

Depuis 41 ans, le taux de participation aux élections parlementaires a été en moyenne de 60,5 %. Mais selon certains instituts de sondages, les électeurs des grandes villes pourraient bouder les urnes et ce taux chuter en dessous-de 50 %.

Conclusion de notre correspondant : "considérant que l'insatisfaction économique et politique est en hausse depuis novembre dernier, le taux de participation est devenu une inquiétude majeure, mais même si les électeurs se mobilisaient, les résultats n'auraient aucune influence sur la direction du pays et la politique étrangère."

Elu en 2013 puis réélu en 2017, le président Hassan Rohani avait promis plus de libertés sociales et individuelles et assuré que les Iraniens allaient pouvoir bénéficier des fruits du rapprochement avec l'Occident, notamment après la signature d'un accord international sur le nucléaire en 2015.

Mais depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis de cet accord en mai 2018 et le rétablissement de sanctions américaines draconiennes contre son économie, l'Iran est confronté à une grave récession doublée d'une inflation galopante.

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