Au CHU de Rouen, en Normandie, le personnel médical se prépare à accueillir plus de patients, y compris ceux venant d'hôpitaux saturés.
Au CHU de Rouen, en Normandie, le personnel médical se prépare à faire face à un afflux de patients, y compris ceux venant d'hôpitaux saturés.
Blouses enfilées, personnel mobilisé, et consignes affichées. Au CHU de Rouen, en Normandie (France), chacun veut être bien préparé. Car la pandémie de coronavirus ne fait que commencer.
La région recense actuellement un peu plus de 200 cas. C'est 10 fois moins qu'en l'Île-de-France ou le Grand-Est, les régions de France qui sont à ce jour les plus touchées par le virus.
Le personnel médical se prépare à faire face à des cas toujours plus nombreux, mais aussi à accueillir des patients soignés dans des hôpitaux saturés, comme dans le Grand-Est.
"Il y a une coopération interrégionale", explique le Professeur François Caron, chef du service des maladies infectieuses et tropicales. "On a déjà accueilli des patients de l'Oise. On continuera d'aider. A la fois, il faut garder un peu de réserve pour les Normands qui ne vont pas manquer d'être touchés, mais aussi aider dans une grande solidarité nationale."
Anticipation
Alors que Rouen se trouve à 150 km seulement de Paris, la mécanique est ici réglée selon deux principes : organisation et anticipation. L'hôpital a décidé de mobiliser du personnel supplémentaire. Objectif : éviter un débordement face à l'afflux de patients
"Ce qui se passe dans le Grand-Est, dans l'Oise et sur Paris et d'autres régions" et les "témoignages de nos collègues nous ont permis finalement d'anticiper la situation", explique Professeure Fabienne Tamion, cheffe du service de réanimation. "Notamment par le déclenchement du plan blanc, qui fait qu'actuellement on est préparés."
Un personnel mobilisé et organisé, mais qui craint néanmoins de manquer de certains équipements : "Les difficultés et les tensions que l'on a, c'est sur les masques, les solutions hydroalcooliques, sur les casaques et sur les habillements. __Je pense que l'on a répété de nombreuses fois: il est extrêmement important que les soignants puissent avoir des protections pour la prise en charge des patients", ajoute-t-elle.
Les soignants comptent aussi sur la responsabilité des Français, pour ne contacter le SAMU qu'en cas de sérieuse urgence, afin de ne pas saturer les lignes téléphoniques.
Le nombre d'appels par jour en lien avec le coronavirus est passé de 5 autour du 24 février à "plus de 570 il y a quelques jours", détaille Cédric Damm, le directeur-adjoint du SAMU de Rouen. "Donc on voit vraiment une évolution, une pente qui traduit l'inquiétude des Français, mais également dans les derniers jours des apparitions de symptômes."