Sexe, drague et coronavirus : comment se protéger à l'heure de Covid-19

Un couple s'embrasse dans la gare centrale de Milan le 8 mars 2020
Un couple s'embrasse dans la gare centrale de Milan le 8 mars 2020 Tous droits réservés MIGUEL MEDINA / AFP
Par Thomas Seymat avec AFP
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Le nouveau coronavirus n'est pas à proprement parler une maladie sexuellement transmissible mais il faut néanmoins prendre certaines précautions lors de relations intimes ou de flirts.

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Confinement, quarantaine, gestes barrières, "social distancing"... Les mesures contre la pandémie de Covid-19 qui touche actuellement la France et le reste du monde ne sont normalement ni propices aux rencontres sentimentales, ni aux relations intimes avec de nouvelles personnes. Mais le coeur a ses raisons que la raison ignore et il s'agit pour celles et ceux cédant à la tentation de savoir se protéger du nouveau coronavirus lors de relations sexuelles.

A cette fin et pour informer la population de New York, en passe de devenir l'un des foyers mondials de la pandémie, les services de santé de la ville ont publié un guide clair, factuel et sans fioriture de l'état actuel des connaissances scientifiques concernant les transmissions sexuelles du coronavirus. La ville, hantée par l'épidémie du VIH/SIDA qui y a fait plus de 50 000 morts entre 1981 et 1994, a sans doute à coeur d'insister sur cet aspect-là et d'allier réduction des risques et prévention.

Quelle vie sexuelle à l'heure du Covid-19 ?

Le guide des services de santé n'émet pas de jugement mais indique clairement les choses. Il rappelle d'entrée que le virus peut se propager par contact direct avec la salive ou le mucus d'une personne contaminée. Il reconnait aussi que "nous avons encore beaucoup à apprendre sur le Covid-19 et le sexe".

Il précise par contre que "la maladie Covid-19 a été trouvée dans les selles de personnes infectées" par le nouveau coronavirus mais qu'elle "n'a pas encore été trouvée dans le sperme ou les sécrétions vaginales" de gens malades. Par ailleurs, les experts sanitaires soulignent que "nous savons que les autres coronavirus ne se transmettent pas facilement par les rapports sexuels."

Concernant les partenaires et les pratiques, le guide se permet une pointe d'humour en disant : "Votre partenaire sexuel le plus sûr, c'est vous-même. La masturbation ne propage pas le Covid-19, surtout si vous vous lavez les mains (et d'éventuels sex toys) à l'eau et au savon pendant au moins 20 secondes avant et après l'acte sexuel".

Si les plaisirs solitaires ne suffisent pas (ou plus), "l'autre partenaire le plus sûr est celui avec qui vous vivez. Le fait d'avoir des contacts étroits - y compris sexuels - avec un cercle restreint de personnes contribue à prévenir la propagation du Covid-19. Vous devez éviter les contacts rapprochés - y compris les rapports sexuels - avec toute personne extérieure à votre foyer".

Si vous avez des relations sexuelles avec d'autres personnes, ayez le moins de partenaires possible
Services sanitaires de la ville de New York

Le guide n'oublie pas ni les nouvelles formes numériques de rencontre, ni les travailleurs et travailleuses du sexe : "Si vous rencontrez habituellement vos partenaires sexuels en ligne ou si vous gagnez votre vie en ayant des relations sexuelles, envisagez de faire une pause dans les rendez-vous directs. Les rencontres vidéo, les sextos ou les salons de discussion peuvent être des options pour vous." Sans oublier de bien désinfecter claviers ou écrans tactiles après chaque session.

MAURO PIMENTEL / AFP
Des touristes s'embrassent à Rio de Janeiro, au Brésil, le 17 mars 2020.MAURO PIMENTEL / AFP

Niveau protection, à cause de la présence du virus dans la salive, le mucus et les selles, il faut "éviter d'embrasser toute personne qui ne fait pas partie de votre cercle restreint de contacts proches". Le rapport recommande aussi d'utiliser préservatifs et digues dentaires lors de rapports anaux ou oraux. Et bien sur de bien se laver les mains, au moins 20 secondes, au savon et à l'eau, avant et après chaque rapport.

Les experts invitent aussi à ne pas avoir de rapport si l'un des partenaires ne se sent pas bien ou a des symptômes de Covid-19 ou si "vous ou votre partenaire souffrez d'un problème médical qui peut entraîner un Covid-19 plus grave" .

Le guide conclut sur un message, plus classique, rappelant que le préservatif permet toujours de se protéger du VIH et des IST, et qu'il est important de penser à un moyen de contraception durant le confinement.

Sur les applis, la drague continue

Sur les applications de rencontre, blaguer sur le coronavirus est devenu l'accroche numéro un, selon l'AFP, même si son efficacité reste à prouver. "Si ça donne l'impression que la personne ne prend pas la crise au sérieux ou qu'elle s'en moque, ça ne va pas fonctionner pour moi", explique Lane Moore, humoriste et auteure. Cette New-Yorkaise qui a créé un spectacle appelé Tinder Live !, dans lequel elle utilise l'app en direct et improvise, voit dans la période actuelle une "opportunité".

Beaucoup d'hommes qu'elle rencontre sur Tinder veulent souvent écourter la conversation, dit-elle, à la faveur d'un rendez-vous en chair et en os. "Mais nous sommes à une époque où il va falloir continuer à discuter", raconte-t-elle, pour cause de confinement. De nouvelles règles que de nombreuses femmes accueillent favorablement, selon elle, "parce que c'est une occasion de trouver quelqu'un qui vous plaira dès la première fois et aussi de se sentir en sécurité".

Ce qui est bien avec notre application, c'est que vous pouvez flirter tout en restant confinés.

"Ce n'est PAS le bon moment pour aller dans un bar avec quelqu'un que vous avez rencontré", a tweeté en début de semaine OkCupid, l'un des principaux acteurs du marché. "Utilisez FaceTime, Skype, les SMS, les appels, la messagerie de votre app...", a écrit le site de rencontre. "Tout ça est très romantique en ce moment". Aucun des sites majeurs sollicités par l'AFP n'a souhaité communiquer de données quant à l'évolution de son trafic.

Mais il semble que leur fréquentation n'ait pas ralenti, au contraire, même si certains, comme l'universitaire et écrivain Matt Stoller, souhaiteraient qu'ils suspendent purement et simplement leurs activités. "Finies les interactions entre inconnus facilitées par internet jusqu'à la fin de la crise", a-t-il tweeté.

Sources additionnelles • NYC Health

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