Coronavirus : dans quelle mesure les enfants et adolescents sont-ils touchés ?

Coronavirus : dans quelle mesure les enfants et adolescents sont-ils touchés ?
Tous droits réservés HUSSEIN FALEH/AFP or licensors
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Par Guillaume PetitEuronews
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Euronews a pu s'entretenir lors d'une conférence téléphonique avec Pierre Frange de l'Hôpital Necker de Paris, centre de référence.

Les jeunes ne sont pas épargnés par le coronavirus. Après le décès d'une jeune adolescente à Paris cette semaine, Euronews a pu s'entretenir lors d'une conférence téléphonique avec Pierre Frange, membre du comité de suivi du covid-19 des Hôpitaux de Paris et pédiatre à l'Hôpital Necker, centre de référence pour la prise en charge pédiatrique, afin de faire le point sur ce que nous savons de l'impact du COVID-19 sur les enfants et adolescents.

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C'est un décès qui a provoqué un émoi tout particulier cette semaine en France. Julie, une adolescente de 16 ans, a été la première mineure à décéder du coronavirus dans le pays. C'était dans la nuit du mardi 24 au mercredi 25 mars, à l'hôpital Necker, à Paris. Originaire de l'Essonne, elle avait été hospitalisée la veille pour une détresse respiratoire. "Elle n'avait pas de maladies particulières avant cela", a raconté la sœur de l'adolescente décédée au Parisien.

Pour le directeur général de la Santé, le Professeur Jérôme Salomon, l'information concernant la jeune fille est "importante, puisque les formes sévères chez les sujets jeunes sont extrêmement rares". "Elles surviennent de temps en temps pour des raisons multiples. On le voit notamment dans certaines infections virales des formes extrêmement sévères exceptionnelles", a-t-il souligné.

Un cas, rare, qui interroge. Dans quelles mesures les jeunes (y compris des enfants) sont-ils touchés par le covid-19 ? Pour l'heure, selon les chiffres de Santé Publique France arrêtés au 23 mars, les moins de 14 ans représentaient 1% des cas graves de COVID-19 admis en réanimation en France, tandis que les 15-44 ans représentaient 8% des cas graves admis en réanimation. C'est moins que les plus âgés :** la part grimpe à 62% **pour les + de 65 ans.

L'immense majorité des cas chez des enfants : "très peu de symptômes"

Les enfants et adolescents seraient donc moins susceptibles de souffrir des formes graves de covid-19, mais ils ne sont pas épargnés pour autant. **"On s'attendait au vu de l'épidémie en Chine et en Italie à ce que le virus touche extrêmement peu les enfants, ou en tout cas qu'il y ait peu de formes sévères chez les enfants. Cela se confirme avec quelques semaines de recul désormais",**nous a expliqué vendredi par téléphone Pierre Frange, pédiatre à l'Hôpital Necker de Paris et membre du comité de suivi covid-19 de l'AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris). 

Un premier point rassurant. "L'immense majorité des cas de covid-19 diagnostiqués chez des enfants étaient des cas avec très peu de symptômeset ils ont évolué favorablement.C'est le cas de la totalité des jeunes enfants", a-t-il dit. Très peu de symptômes, ce qui n'empêche pas la contagion.

"Quatre formes graves de covid-19 ont été observées chez des adolescents."
Pierre Frange
Pédiatre à l'Hôpital Necker de Paris et membre du comité de suivi covid-19 de l'AP-HP

**Mais quelques formes plus sévères ont néanmoins été constatées chez "deux profils d'enfants" ****:**

  • Tout d'abord, "chez des enfants qui avaient des pathologies chroniques sévères",

  • Et ensuite, "de façon extrêmement rare, des formes sévères de covid-19 chez des adolescents, qui présentaient la même forme d'évolution que chez des adultes", nousa expliqué Pierre Frangelors de cette conférence téléphonique.

"4 formes graves de covid-19 ont été observées chez des adolescents à l'AP-HP" à ce jour, "dont l'une a conduit au décès cette semaine d'une jeune adolescente", a-t-il précisé.

"Pas uniquement problématique pour les personnes âgées"

Au 24 mars 2020, toujours selon les données de Santé Publique France, 5 personnes âgées de 15 à 44 ans étaient décédées au niveau national, mais elles souffraient également d'une ou plusieurs pathologies (comorbidités). A ce jour, un seul décès lié au coronavirus a donc été répertorié chez des mineurs.

Mais les jeunes ne sont pas épargnés et beaucoup alertent sur le manque de précautions prises par certains. Le 15 mars dernier, c'est le biathlète Simon Fourcade qui faisait savoir sur son compte Twitter que sa nièce de 6 semaines avait été hospitalisée 3 jours "pour avoir attrapé le virus", taclant au passage "les pseudo experts des réseaux sociaux".

La France n'est pas le seul pays à suivre avec attention les cas de patients plus jeunes. En Californie, aux Etats-Unis,le décès d'un mineur pose également question.Comme le rapporte NBC News, les autorités sanitaires du comté de Los Angeles ont d'abord indiqué que le jeune homme avait été testé positif au covid-19, sans fournir davantage de détails sur son profil. Puis elles ont ensuite annoncé qu'il pourrait y avoir une explication alternative. 

Un décès qui suscite également la polémique, mais pour une autre raison. Selon le maire de Los Angeles, R. Rex Parris, le patient n'avait pas pu être soigné dans le premier hôpital où il s'était rendu, faute d'assurance. C'est sur le chemin vers un établissement public que son état se serait fortement dégradé. Il est décédé quelques heures plus tard à l'hôpital.

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