À Sao Paulo, principal foyer de l'épidémie, le confinement décrété par le gouverneur sera assoupli lundi. Dans les favelas, les gangs comblent le vide laissé par l'État.
Des files d'attentes pour aller faire du shopping en centre commercial… La scène se passe au Brésil, le pays où le nombre de décès quotidiens dus au coronavirus est le plus élevé, avec les États-Unis : plus de 1000 depuis plusieurs jours. En trois mois, ce sont plus de 25 000 morts qui ont été recensés.
Vers un assouplissement du confinement à Sao Paulo, principal foyer de l'épidémie
Dans l'État de Sao Paulo, principal foyer de l'épidémie, le gouverneur a tant bien que mal imposé le confinement, mais à partir de lundi, il sera assoupli.
« Nous allons surveiller l'évolution du processus jour après jour, dans le respect de la science et de la médecine, explique le gouverneur João Doria. Nous serons plus flexibles, graduellement et partiellement selon les endroits, mais si nous devons refaire un pas en arrière, si nous devons réinstaurer des mesures, nous n'hésiterons pas à le faire. »
L'influence grandissante des gangs dans les favelas
Dans un pays où le président lui-même n'a de cesse de minimiser la maladie et d'appeler à la reprise de toutes les activités, les favelas sont un terreau fertile pour le virus, mais pas seulement. Profitant du vide, les gangs étendent leur influence, comme à Tiradentes, dans la banlieue de Sao Paulo.
1.21Vanderlei Rodrigues, leader of the Cidade Tiradentes cartel gang:
« Actuellement, le Covid-19 passe au second plan pour ces familles, dit le chef du « cartel », Vanderlei Rodrigues. Elles n'y croirons que quand un membre de la famille mourra de la maladie. C'est difficile pour elles de comprendre et on entend beaucoup de choses mais nous, nous essayons de leur donner des informations, de combattre les fake news et de déplacer le discours du terrain politique vers le terrain de la rationalité, qui parle aux locaux. »
Dans les favelas plus que n'importe où ailleurs, le virus menace de se propager comme un feu de paille, or dans certaines zones comme à Sao Paulo, les services de soins intensifs sont déjà proches de la saturation.