Zohra menait une triste existence au Pakistan, et elle l'a achevée brutalement. Le pays est bouleversé, la population révoltée : près de la capitale, Islamabad, un couple a tué la petite servante pour une broutille, Zohra n'avait que... 7 ans !
Il faut bien connaître le Pakistan pour savoir que l'esclavage des très jeunes personnes, bien évidemment condamné catégoriquement par la communauté internationale, s'y pratique encore dans une relative indifférence. Nombreuses sont les familles aisées qui emploient même des enfants pour les servir au quotidien à leur domicile. Mais le drame qui vient de se dérouler cette fois remue les consciences d'une majorité de Pakistanais, et le pays est bouleversé et révolté.
La petite Zohra Bibi est morte sous les coups d'un couple qui l'avait comme servante, près de la capitale, Islamabad, tuée pour une raison incroyablement banale : elle avait laissé s'échapper de la maison l'un des perroquets que ces gens ont pour animaux de compagnie ; les forces de l'ordre ont révélé les faits jeudi 4 juin. Comble de l'horreur, Zohra était âgée... de 7 ans à peine.
Frappée à coups de pied
L'officier de police chargé de l'enquête, Mukhtar Ahmad, a évoqué le calvaire enduré par l'enfant :
La toute jeune domestique avait notamment la charge de garder et de s'occuper du fils des meurtriers présumés, un garçonnet qui a exactement le même âge qu'elle ; cela peut paraître effarant mais c'est une pratique assez commune au Pakistan. Le couple a été arrêté par des policiers peu de temps après le meurtre.
Le ministère pakistanais des droits de l'Homme a été prévenu et a ouvert sa propre enquête. Le chef de la police municipale, Muhammad Ahsan Younus, a dit sa détermination à traiter cette affaire jusqu'au bout :
8,5 millions d'esclaves
Pas moins de 8,5 millions de personnes, dont une grande partie sont des adolescents et des enfants, servent ainsi d'"esclaves modernes" auprès des plus riches habitants du Pakistan, selon des données établies par l'Organisation Internationale du Travail. Elles sont prises au piège et courent de nombreux dangers, exploitation, violence et toutes sortes d'abus, notamment sexuels.
Dans ce pays, le patriarcat est roi et les classes sociales restent totalement cloisonnées. C'est donc souvent le silence et les profonds tabous qui l'emportent...
En décembre 2016, un autre cas de violence à l'encontre des enfants qui travaillent comme employés de maison avait particulièrement remué la société pakistanaise : un juge et son épouse avaient été arrêtés, accusés tous deux d'avoir torturé leur jeune "bonne à tout faire", âgée de 10 ans.