Violences policières | Le gouvernement français crispe l'IGPN et les manifestants anti-racistes maintiennent la pression.
Le gouvernement français tente d'apaiser la polémique sur les violences policières. Malgré l'interdiction de manifester à cause de la crise sanitaire, le ministre français de l'Intérieur Christophe Castaner a dit tolérer les rassemblements de ce mardi, pour saluer la mémoire de George Floyd et dénoncer le racisme dans la police.
Depuis quelques jours, l'affaire Adama Traore refait surface en France, du nom du jeune homme noir de 24 ans décédé en 2016 après son interpellation. Ce lundi, la ministre française de la Justice a proposé une rencontre avec la famille Traoré ; invitation refusée par la sœur du jeune homme décédé, Assa Traoré.
"On ne demande pas à ce que les discussions se fassent dans un salon de thé de l'Elysée, mais on demande à ce que les actes judiciaires soient faits" a-t-elle lancé ce mardi à Paris. "On demande depuis le début que les gendarmes soient mis en examen".
Numéro d’équilibriste du gouvernement
Le gouvernement marche donc sur une ligne de crête, entre des manifestants qui réclament une condamnation ferme des forces de l'ordre, et une profession qui s'estime abandonnée. Ce lundi, Christophe Castaner avait exigé plus de transparence au sein de l'IGPN ; la patronne de l'inspection, Brigitte Jullien, n'a pas manqué de réagir :
"Notre institution est crainte de la part de tous les policiers, vous pourrez poser la question. Ces policiers à l'IGPN ont un sens aigu de leur mission et critiquer l'IGPN aujourd’hui, c'est faire injure à leur professionnalisme et à leur éthique. Je ne laisserai pas salir leur honneur" a-t-elle indiqué ce mardi.
Sur la scène politique, la gauche dénonce le racisme, la droite s'inquiète du laxisme du gouvernement. La pression semble loin de retomber, alors qu'une prise de parole d'Emmanuel Macron est toujours attendue sur le sujet.