Serbie : une partie de l'opposition appelle à boycotter les législatives du 21 juin

En Serbie, neuf partis d'opposition allant de l'extrême gauche à l'extrême droite appellent les citoyens à ne pas voter lors des élections législatives du 21 juin prochain. Cette alliance a été fondée par Dragan Djilas, du parti démocrate.
"Nous n'avons pas de conditions pour des élections équitables" estime-t-il, constatant une appropriation du processus électoral et des grands médias de la part du pouvoir en place. "Le peuple serbe n'a jamais entendu ma voix. Jamais. Ils n'ont aucune chance de m'écouter" explique-t-il.
Freedom House rétrograde la Serbie
Dans un récent rapport, l'ONG Freedom House estime que la Serbie est un pays partiellement libre, et ne peut plus être considéré comme une démocratie.
"Ces dernières années, le Parti progressiste serbe (SNS) au pouvoir a progressivement érodé les droits politiques et les libertés civiles, faisant pression sur les médias indépendants, l'opposition politique et les organisations de la société civile. Malgré ces tendances, le pays a continué de progresser vers l'adhésion à l'Union européenne (UE)" mentionne le rapport.
Le gouvernement en place, pour sa part, s'oppose à l'appel au boycott de l'opposition. "En tant que ministre de l’intégration de l’UE qui traite du processus d’adhésion depuis six ans, je ne peux pas accepter cela. " lance Jadranka Joksimovic. "Parce que je sais ce que nous avons fait dans le contexte du processus d'adhésion à l'UE et des réformes. Oui, nous savons où sont les problèmes et nous faisons chaque jour d'importants petits pas ".
"Je peux vous assurer que la Serbie, même aujourd'hui, ne serait pas le pays le plus pauvre de l'Union européenne et certainement pas la démocratie la plus problématique de l'Europe" estime-t-elle.
La Serbie n'est encore qu'un candidat - en passe d'adhérer à l'Union européenne. Bruxelles estime que le boycott n'est pas une option viable et encourage tous les partis politiques à participer au scrutin.