Paris dénonce "le jeu dangereux" de la Turquie en Libye et tacle l'OTAN

Paris dénonce "le jeu dangereux" de la Turquie en Libye et tacle l'OTAN
Tous droits réservés /Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved
Par euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Emmanuel Macron était semble-t-il sur la même longueur d'onde que le président tunisien Kais Said à propos de la Libye.

PUBLICITÉ

Emmanuel Macron et Kais Saied sur la même longueur d'onde concernant la Libye. Le président français recevait son homologue tunisien à l'Elysée lundi. Saied a dit craindre à terme une partition de la Libye qui serait un danger pour toute la région, à commencer par son pays. Et Macron a dénoncé l'ingérence de la Turquie en Libye :

"Je considère aujourd’hui que la Turquie joue en Libye un jeu dangereux et contrevient à tous ses engagements (de non ingérence, ndlr) pris lors de la conférence de Berlin".

Macron a aussi dénoncé l'inefficacité de l'OTAN, dont fait partie la Turquie. Récemment, selon Paris, des bateaux turcs ont menacé d'ouvrir le feu sur une frégate française engagée dans une mission de l'OTAN en Méditerranée.

"Et quand je vois ce qui s'est passé la semaine dernière sous le commandement de l'OTAN au large de la Libye, je considère que c'est inacceptable et je vous renvoie à mes déclarations de la fin de l’année dernière sur la mort cérébrale de l’OTAN. Je considère que c’est une des plus belles démonstrations qui soient".

La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 après une révolte populaire et l'intervention de la France de Nicolas Sarkozy.

Depuis 2015, une lutte de pouvoir oppose le GNA, basé à Tripoli et reconnu par l'ONU, au maréchal Haftar qui dit tenir sa légitimité du Parlement élu basé dans l'Est du pays.

Haftar s'est lancé à la reconquête de territoires l'an dernier, mais a récemment dû reculer devant les forces du GNA soutenue par la Turquie.

La Turquie accuse la France de soutenir le maréchal Haftar et Paris accuse Ankara de fournir massivement des armées au GNA en violation d'un embargo des Nations Unies.

Avertissement de l'ONU

"La dernière chose dont la Libye a besoin maintenant sur son sol, c'est davantage de combats, de mobilisation, de transfert d'armes, de combattants ou de mercenaires", a déclaré lundi l'ONU après la menace de l'Egypte d'intervenir militairement dans ce pays.

"Nous sommes alarmés par la poursuite de la mobilisation militaire dans le centre de la Libye, en particulier à Syrte" et par "toutes les violations flagrantes de l'embargo sur les armes", a précisé le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, lors de son point-presse quotidien.

En réponse à des questions, il a aussi souligné l'importance pour l'ONU "qu'aucune des parties ne fasse quoi que ce soit qui ferait empirer la situation".

Dans le conflit en Libye, l'Egypte soutient les forces du maréchal Khalifa Haftar.

Samedi, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a prévenu que toute avancée des pro-GNA vers Syrte (450 km à l'est de Tripoli) pourrait entraîner une intervention "directe" du Caire. Dimanche, le GNA a jugé que les menaces égyptiennes s'apparentaient à une "déclaration de guerre".

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

France : l'Assemblée vote le suivi des terroristes à l'issue de leur peine

Jens Stoltenberg (OTAN) : "La Chine investit dans des armes qui peuvent nous atteindre"

Les pistes du gouvernement français pour réduire le déficit public