Sept semaines après le lancement du "Ségur de la santé", gouvernement et syndicats majoritaires ont signé lundi une série d'accords pour les personnels hospitaliers, qualifiés d'"historiques" par Matignon, mais critiqués par certaines organisations de soignants.
Gouvernement et syndicats majoritaires ont signé lundi une série d'accords à 8 milliards d'euros pour les personnels hospitaliers, qualifiés "d'historiques" par Matignon, malgré les critiques de certaines organisations de soignants.
"Un moment historique pour notre système de santé". C'est ainsi que le Premier ministre français Jean Castex a décrit le "Ségur de la santé", signé ce lundi après plusieurs semaines de négociations entre syndicats et gouvernement.
Ce plan de 8,1 milliards d'euros, validé par trois syndicats sur cinq, vise à revaloriser les conditions de travail des personnels soignants. Une promesse faite par le président Emmanuel Macron au plus fort de la crise du Covid-19.
« Cet effort historique se veut d’abord une reconnaissance considérable à l’égard de celles et ceux qui ont été en première ligne dans la lutte contre cette épidémie », a déclaré le chef du gouvernement à l’issue de la cérémonie de signature, accompagné du ministre de la Santé, Olivier Véran. « Il s'agit d'une forme de rattrapage par rapport à des années de retard où chacune et chacun, et peut-être même moi-même, a sa part de responsabilité », a ajouté le chef du gouvernement.
Revalorisation de salaire
Dans le détail, les "accords de Ségur" accorderont une enveloppe de 7,6 milliards d’euros aux personnels paramédicaux (infirmiers, aides-soignants) et autres non médicaux (agents techniques, administratifs...).
Cette somme servira en majorité à financer une hausse de salaire dite "socle" de 183 euros net mensuels pour l'ensemble des personnels des hôpitaux et des Ehpad publics, mais aussi de nouvelles majorations pour les heures supplémentaires et le travail de nuit. Des recrutements ont également été promis, même si pour l'heure, aucun chiffre n'a été avancé.
Les médecins hospitaliers se verront, eux, octroyer une enveloppe de 450 millions d’euros, dont l'essentiel ira à une revalorisation de l’indemnité de « service public exclusif », versée aux praticiens qui s’engagent à ne travailler que dans les hôpitaux publics.
Des manifestations prévues le 14 juillet
Enfin, les étudiants en médecine et les internes vont bénéficier d’une enveloppe de 124 millions d’euros, destinée à améliorer les indemnités versées aux jeunes praticiens, et à mieux respecter le temps de travail.
Le gouvernement a également prévu d'accorder aux soignants une reconnaissance symbolique, en invitant plusieurs centaines d'entre eux à la parade militaire du 14 Juillet, place de la Concorde à Paris.
Mais nombreux sont ceux qui ont rejeté l'invitation de l'exécutif. Plusieurs syndicats ont ainsi appelé les soignants à manifester mardi dans toute la France, pour dénoncer "l'imposture" du Ségur de la santé, qui méprise, selon eux, leurs revendications.