D'après les résultats officiels, elle a obtenu moins de 10 % des votes. Ses partisans promettent de rester mobilisés.
La candidate de l'opposition à la présidentielle du Bélarus, Svetlana Tikhanovskaïa, qui conteste la réélection du président Alexandre Loukachenko, s'est réfugiée en Lituanie, a annoncé ce mardi matin le ministre des Affaires étrangères lituanien, Linas Linkevicius.
"Svetlana Tikhanovskaïa est en sécurité. Elle est en Lituanie", a en effet indiqué sur son compte twitter Linas Linkevicius
Par la suite, Svetlana Tikhanovskaïa a confirmé ce mardi dans une vidéo avoir pris la "décision difficile" de quitter son pays pour la Lituanie, en pleine répression d'un mouvement de protestation après une présidentielle très contestée.
"J'ai pris cette décision seule (...) et je sais que beaucoup me condamneront, beaucoup me comprendront, beaucoup me haïront", a dit celle qui, en quelques semaines, a mobilisé à la surprise générale des foules contre le pouvoir d'Alexandre Loukachenko.
"Je pensais que cette campagne (présidentielle) m'avait endurci et donné la force de tout supporter. Mais je suis sans doute restée la femme faible que j'étais au début", a-t-elle poursuivi, le visage fatigué, dans une vidéo publiée par le média bélarusse Tut.by. "Les enfants sont ce qu'il y a de plus important dans la vie", a ajouté l'opposante.
Loukachenko doit "cèder le pouvoir"
Svetlana Tikhanovskaïa avait rejeté ce lundi les résultats officiels de la présidentielle, donnant l'autocrate Alexandre Loukachenko vainqueur à plus de 80%. Elle avait demandé que le président sortant réélu cède les commandes du pays.
"Les autorités doivent réfléchir à la manière de nous céder le pouvoir pacifiquement, a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse. Jusqu'ici, elles n'ont répondu que par la violence à l'encontre de citoyens bélarusses pacifiques ", en ajoutant qu'elle "se considère vainqueur de cette élection".
Aussitôt la réélection du président à un sixème mandat rendue publique, des manifestants sont descendus dans les rues pour dénoncer une victoire frauduleuse et ont rapidement fait face aux forces de l'ordre qui les ont violemment dispersés et ont arrêté 3000 personnes au moins. Fort de ses 80 % et de ses 26 ans de pouvoir, Alexandre Loukachenko raille ce qu'il appelle des « moutons » téléguidés depuis l'étranger et se fait plus menaçant.
"Quelqu'un est en train de fomenter des tensions, martèle-t-il dans un message vidéo. J'ai prévenu qu'il n'y aurait pas de révolution de Maïdan ici, même si certains certains le souhaitent ardemment. Alors vous devriez vous calmer. La réponse sera appropriée. Nous ne laisserons pas le pays être réduit en morceaux".
Les partisans de Svetlana Tikhanovskaïa entendent néanmoins poursuivre la mobilisation et appellent à de nouvelles manifestations.