La double explosion a touché certains immeubles parmi les plus beaux de la capitale libanaise.
La double explosion de Beyrouth a détruit des vies, des appartements entiers, mais aussi des joyaux architecturaux. Certaines maisons coloniales avaient été endommagées par quinze ans de guerre civile, l'explosion a terminé le travail. Le musée Sursock, situé non loin du port, était un trésor sur lequel l'architecte Jacques Aboukhaled a travaillé pendant vingt ans. Il avait rouvert en 2015, après huit ans de travaux.
"C'est difficile à expliquer. C'est comme beaucoup de gens à Beyrouth qui ont perdu leur appartement. C'est un sentiment très proche, car je suis très attaché à ce bâtiment", explique-t-il ému.
Selon un porte-parole du musée, entre vingt et trente œuvres d'art ont été endommagées par des éclats de verre.
Des dizaines de maisons de maîtres ont été endommagées, et doivent être réparées avant l'hiver, si on veut sauver le glorieux passé de Beyrouth. Tania Ingea nous ouvre les portes de la maison Rayes. Elle est née ici, héritière de la famille Sursock qui a donné son nom à la rue, et au musée voisin.
Datant de plus d'un demi-siècle, la maison venait d'être rénovée, et offrait des chambres d'hôtes. "C'est comme un viol, quelque chose qui vous appartient, avec lequel vous avez toujours vécu, et soudain il y a une coupure entre le passé et le présent", témoigne Tania Ingea
Tania nous montre ce qu'elle a perdu de plus cher : "je voulais le garder en mémoire de ce qui s'est passé. C'est le portrait de mon arrière grand père".
Le tableau n'est pas la seule chose déchirée, le cœur de Tania aussi. Il lui faudra longtemps pour oublier cette catastrophe, et pardonner à ceux qui lui ont volé son passé .