Exil de Juan Carlos : l'homme derrière la légende décrit sans fard en Espagne

Exil de Juan Carlos : l'homme derrière la légende décrit sans fard en Espagne
Tous droits réservés AP
Tous droits réservés AP
Par euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Raconter la vie de Juan Carlos, la série de podcasts Xrey s'y est attelée. Elle connaît aujourd'hui un succès retentissant. Pour la première fois, l'homme derrière la légende est décrit sans fard en Espagne.

PUBLICITÉ

Plus d'une semaine après l'annonce de l'exil de son père, le roi Felipe VI d'Espagne tente tant bien que mal de reprendre le cours de son règne. Le souverain peut compter sur le soutien de ses inconditionnels, mais le séisme qui secoue la monarchie espagnole est colossal.

Un roi émérite soupçonné de corruption et disparu on ne sait où… Triste clap de fin, mais les Espagnols ont-ils jamais connu le vrai Juan Carlos ? Raconter sa vie, la série de podcasts Xrey s'y est attelée. Elle connaît aujourd'hui un succès retentissant. Pour la première fois, l'homme derrière la légende est décrit sans fard en Espagne.

Un roi, deux facettes

« C'est une histoire que nous, les journalistes, estimions être entièrement connue, mais ce n'est pas le cas, raconte Álvaro de Cózar, le créateur de la série. "Il y a des événements qui ne sont pas du tout connus du public. On a fait de Juan Carlos un monument, et le problème, c'est que quand on place quelqu'un sur un piédestal, la chute n'en est que plus dure. »

Élevé dans l'ombre de Franco, Juan Carlos fit le choix assumé de la transition démocratique et de la monarchie constitutionnelle, ce qui lui valu l'admiration de tous. Mais il y aura par la suite l'insatiable goût du luxe et des femmes, jusqu'à ce départ incognito.

« Ce dernier acte de l'évasion aurait constitué la fin parfaite, commente Álvaro de Cózar. C'est un homme qui lutte pour le trône mais qui en réalité ne veut pas occuper cette place. Ce qu'il veut, c'est s'évader avec les moyens auxquels la plupart des êtres humains ont recours pour s'évader. »

Des transferts d'argent douteux…

Les soupçons sur des mouvements de capitaux douteux s'étoffent après son abdication, lorsqu'un commissaire véreux enregistre à son insu son ex-maîtresse, Corina Larssen. Elle affirme que l'ancien monarque lui a transféré 65 millions d'euros pour cacher des pots-de-vins perçus sur un contrat pour les entreprises espagnoles en Arabie saoudite.

« Ce qu'elle raconte à Villarejo qui l'enregistre et ce qu'elle raconte en Suisse sont deux versions qui n'ont rien à voir, rappelle Patricia López, journaliste d'investigation au Diario Público. "Ce que Corina dit en Suisse, c'est qu'il s'agit d'un cadeau. Donc à ce moment-là, l'objectif du procureur, c'est de savoir qui se trouve derrière ce compte, si ce compte appartient réellement à Juan Carlos, et surtout de déterminer s'il y a eu fraude fiscale."

Le roi Juan Carlos n'a jusqu'ici pas été inculpé formellement, que ce soit en Suisse ou en Espagne. Dans son pays, le procureur du Tribunal suprême pourra seulement remonter aux événements survenus après 2014, l'année où il a abdiqué et perdu son immunité de chef de l'État. Le roi émérite a assuré que son séjour à l'étranger était temporaire et qu'il reviendrait en Espagne. Il espère laver sa réputation mais le lien avec le peuple semble avoir été rompu.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Le voile levé sur le point de chute de Juan Carlos : l'ex-roi d'Espagne est aux Émirats arabes unis

Le parlement espagnol va examiner un projet de loi pour régulariser des sans-papiers

69 ressortissants boliviens interdits de débarquer d'un navire de croisière