Face à la menace de grève générale, le pouvoir bélarusse libère des manifestants

C'est un pays tout entier qui se révolte contre le résultat des élections au Bélarus. Les ouvriers des grosses industries se mettent en grève, pour exiger de nouvelles élections. Certains scandent, "nous sommes 97 !". Car ils estiment être à 97% contre le président Loukachenko, qui selon l'opposition n'aurait engrangé que 3% des voix. Même la philarmonie de Minsk est au rendez-vous, chantant des chants traditionnels dans la rue.
Les médecins et soignants sont en blouse blanche au bord de la route, acclamés par les automobilistes qui les klaxonnent. La menace d'une grève nationale pèse sur le pays.
Cette fois les autorités n'ont pas déployé les forces de l'ordre, le pouvoir a été vivement critiqué après la violente répression qui a suivi l'annonce des résultats. Critiqué également par l'Union européenne qui se réunit ce vendredi pour décider de sanctions contre le Bélarus.
L'opposante Svetlana Tikhanovskaïa, contrainte à l'exil en Lituanie, a appelé à des "manifestations pacifiques" dans tout le pays durant le week-end.
Le pouvoir a relâché un peu la pression en libérant 1000 manifestants jeudi soir. Au total 7000 personnes avaient été arrêtées, ceux qui sortent racontent les coups ou les menaces de viol, derrière les murs de la prison Okrestina de Minsk.