Confrontés à des conditions sanitaires précaires en Grèce, des migrants racontent leur calvaire

Migrants in Greece
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Par Apostolos Staikoseuronews
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Près de 120 000 réfugiés se trouvent en Grèce, selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés, dont 26 000 dans des camps des îles de la mer Egée.

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C'est l'autre bataille, plus discrète, menée depuis 6 mois par les organisations humanitaires, en Grèce : protéger les migrants et réfugiés du coronavirus. Et les tests menés par Médecins sans frontières ne seront sans doute pas suffisants pour enrayer la transmission du virus. Car nombreux sont ceux qui vivent dans des conditions sanitaires plus que précaires dans les camps.

"Il y a une toilette pour 200 personnes et 600 personnes ne disposent ensemble que d'une douche", souligne Christina Psarra, responsable de MSF en Grèce. "A Moria, nous avons identifié au moins 925 à 1000 personnes qui correspondant à des critères de forte précarité sanitaire. Ces personnes doivent être isolées dans des zones extérieures au camp ou disposer d'un mécanisme de protection afin d'être isolées à l'intérieur du camp".

Des îles au centre-ville d'Athènes

120 000 réfugiés se trouveraient en Grèce, selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés, dont 26 000 dans des camps des îles de la mer Egée. Beaucoup de réfugiés ont fui l'enfer de ces îles grecques, mais se retrouvent désormais confrontés à un autre calvaire : celui de vivre dans les rues du centre-ville d'Athènes.

La Grèce a réduit de six à un mois la période pendant laquelle les réfugiés ayant obtenu l'asile peuvent rester dans les camps et appartements financés par des fonds européens. Résultat : beaucoup se retrouvent sans abri et dorment dans la rue.

"Nous ne nous sentons pas protégés contre le virus. Mais que pouvons-nous faire ? A Lesbos, nous nous sommes retrouvés sans abri sur une place. Je m'attendais à quelque chose de mieux quand j'ai quitté l'Afghanistan. J'ai trois filles dans mon pays et je ne sais pas si je les reverrai un jour", se désole Mahgul, qui ne peut cacher son émotion.

"Je n'ai pas d'argent, je ne peux pas prendre une location à Athènes", raconte ce migrant également originaire d'Afghanistan. "Ils nous ont dit que nous pouvions nous installer dans un campement près de la ville, mais à ma connaissance, il n'y a pas de tentes là-bas. Tout comme sur cette place, où une fois de plus, nous devons dormir par terre".

"Pour les réfugiés qui vivent dans les camps et sur la place Victoria, la distanciation sociale et la bonne hygiène sont un luxe souvent hors de portée. Le gouvernement grec affirme quant à lui prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger ceux qui se trouvent dans les centres de migrants et de réfugiés", conclut Apostolos Staikos, correspondant d'euronews à Athènes.

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