Coronavirus : les anticorps contre le Covid-19 dureraient au moins quatre mois selon une étude

Le 5 juin 2020, une soignante de la ville de Birmingham, en Angleterre, prélève un échantillon de sang dans le cadre d'un programme de dépistage d'anticorps à Birmingham
Le 5 juin 2020, une soignante de la ville de Birmingham, en Angleterre, prélève un échantillon de sang dans le cadre d'un programme de dépistage d'anticorps à Birmingham Tous droits réservés Simon Dawson/AP Photo
Par Lauren Chadwick
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Ces résultats sont encourageants dans le cadre des efforts déployés pour mettre au point un vaccin contre le Covid-19, vaccin qui doit déclencher une réponse immunitaire capable de produire des anticorps pour protéger contre le coronavirus.

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Les anticorps contre le Covid-19, ces protéines qui aident les humains à combattre le nouveau coronavirus, ont une durée de vie d'au moins quatre mois et ne disparaissent pas rapidement, selon des scientifiques islandais qui ont mené une étude approfondie sur l'immunité au coronavirus.

Les résultats de cette étude sont prometteurs pour les efforts déployés pour créer un vaccin contre le coronavirus, vaccin destiné à déclencher une réponse immunitaire capable de produire des anticorps contre le SARS-CoV-2.

Les résultats de la nouvelle étude "permettent d'espérer que l'immunité d'un individu contre ce virus imprévisible et très contagieux ne sera pas éphémère et qu'elle sera similaire à celle provoquée par la plupart des autres infections virales", affirment deux médecins de l'Université de Harvard et des Instituts nationaux de la santé des États-Unis dans un commentaire publié parallèlement à l'étude dans le New England Journal of Medicine.

Les auteurs de l'étude, rattachés à l'institut deCODE Genetics à Reykjavik, ont analysé plus de 30 000 personnes en Islande, où environ 15% de la population a été testée pour le coronavirus.

Parmi les personnes ayant été diagnostiquées positives au coronavirus via un test PCR en laboratoire, plus de 90% de celles-ci (soit près de 2 000 personnes) ont été testées deux fois pour la présence d'anticorps et ont continué à en avoir 120 jours après l'infection, selon les experts.

Fait important, les personnes qui avaient été hospitalisées pour une forme plus grave de Covid-19 ont développé des anticorps plus rapidement.

Selon l'étude, l'immunité semble augmenter deux mois après le test de dépistage du coronavirus, et elle "s'est maintenue à un niveau stable" pendant le reste de l'étude.

Débat sur la réinfection

Cette étude survient alors que la question de savoir si les personnes qui ont eu le Covid-19 peuvent être réinfectées a été soulevée et que plusieurs autres études récentes suggèrent, elles, que les anticorps s'estompent rapidement.

"En utilisant deux tests très sensibles et spécifiques, le Dr Stefansson et ses collègues ont surveillé les niveaux d'anticorps et leur durabilité pendant 4 mois, alors que les études précédentes ont profilé la dynamique des anticorps pendant seulement 28 jours", expliquent les docteurs Galit Alter et Robert Seder dans un commentaire sur l'étude.

Jusqu'à présent, il y a au moins deux cas de réinfection confirmés officiellement, dont un homme de 33 ans de Hong Kong qui, selon les chercheurs, a été réinfecté avec une autre souche du virus cinq mois après avoir attrapé une première fois une version plus légère du virus.

Les docteurs Alter et Seder affirment dans leur commentaire que davantage d'informations et d'études sont nécessaires, d'autant plus que l'étude en Islande s'est penchée sur une population ethniquement homogène.

Les scientifiques de Reykjavik, eux, ont également donné des estimations sur la prévalence et l'étendue de l'épidémie en Islande.

Ils estiment que près de 1% de la population du pays a été infectée par le nouveau coronavirus. Le risque de décès dû à l'infection était de 0,33%, soit moins que les estimations dans d'autres pays.

Les scientifiques islandais estiment également qu'environ 44% des personnes infectées par le coronavirus n'ont pas été testées par tests PCR pendant l'épidémie.

Toujours selon les médecins Alter et Seder, ces résultats plaident également en faveur de l'utilisation des tests de détection des anticorps comme moyen de surveillance des épidémies de virus.

"Les données rapportées par le Dr Stefansson et ses collègues soulignent l'utilité des tests d'anticorps comme alternative très rentable aux tests PCR pour la supervision au niveau de la population, ce qui est essentiel pour la réouverture des villes et des écoles en toute sécurité", ajoutent-ils.

Sources additionnelles • Thomas Seymat

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