Incendie du camp de Moria : des milliers de migrants se retrouvent sans rien

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Tous droits réservés Petros Giannakouris/Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved
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Par Julien Pavy
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Des flammes dévoraient encore mercredi soir le camp de migrants de Moria sur l'île de Lesbos. Le site a été ravagé la nuit dernière par un incendie qui a forcé ses occupants à fuir vers les champs et les routes environnantes.

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Des flammes dévoraient encore mercredi soir le camp de migrants de Moria sur l'île de Lesbos. Le site a été ravagé la nuit dernière par un incendie qui a forcé ses occupants à fuir vers les champs et les routes environnantes.

La piste d'un incendie d'origine criminelle

Les autorités grecques privilégient la piste d'un incendie d'origine criminelle. Le ministre des migrations, Notis Mitarakis, a fait le point sur l'enquête :

"Le feu a été déclenché par des demandeurs d'asile à l'intérieur du camp après la décision de prolonger les mesures de quarantaine. Moria ne peut pas rester le camp que nous avons connu ces dernières années. Nous avons besoin d'un camp fermé, contrôlé, qui offre des conditions humaines et doit être beaucoup plus petit qu'il ne l'est aujourd'hui."

L'état d'urgence a aussitôt été déclaré à Lesbos ouvrant ainsi la voie aux aides de l'Etat pour soutenir l'île après cet incendie. Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakos s'est exprimé à la télévision :

"Je reconnais les conditions difficiles du camp de Moria, mais rien ne peut justifier des réactions d'une telle violence pour des mesures sanitaires et encore moins de telles émeutes. Moria ne peut pas continuer dans de telles conditions, c'est une question de santé publique, d'humanisme et de sécurité nationale."

Des migrants ont tout perdu

Le camp de Moria hébergeait dans des tentes ou des conteneurs près de 13 000 migrants et réfugiés, soit quatre fois sa capacité d'accueil. Ils se retrouvent aujourd'hui sans abri

"Je n'ai rien, rien, dit un Congolais. On ne sait pas où on va dormir. Notre logement a disparu, notre nourriture, notre argent... On a tout perdu."

"On va devoir dormir dans la rue, ajoute cet Iranien. On n'a pas de nourriture, rien. Qu'est-ce qu'on peut faire ?"

Je n'ai rien, rien. On ne sait pas où on va dormir. Notre logement a disparu, notre nourriture, notre argent... On a tout perdu.
Un migrant congolais

Sur l'île, des habitants ne cachent pas leur inquiétude : _"On ne sait pas où ces gens vont aller maintenant. Ils vont peut être venir dans nos maisons. Les gens commencent à avoir peur." _

Les autorités grecques ont pris des mesures d'urgence pour les migrants les plus vulnérables, en particulier pour les femmes et les enfants. Des navires de la Marine grecque ont été dépêchés dans le port de Mytilène pour les héberger provisoirement.

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