En Espagne, un projet de loi de "mémoire démocratique" pour reconnaître les victimes du franquisme

« Mémoire démocratique » : le projet de loi porte bien son nom. 45 ans après la mort de Franco, l'Espagne fait une nouveau pas pour lutter contre l'oubli. Le gouvernement socialiste avait fait exhumer la dépouille du Caudillo de son mausolée en octobre. Avec ce projet de loi, il entend sortir les dizaines de milliers de victimes de la dictature des fosses communes et les identifier. Un parquet sera aussi créé pour enquêter sur les violations des droits de l'Homme commises pendant la guerre civile et sous Franco.
Carmen Calvo, la vice-Présidente du gouvernement espagnol, a été la principale architecte de ce projet.
« C'est la reconnaissance, la réparation, la dignité et la justice pour les victimes, pour nos compatriotes qui ont lutté contre le fascisme dans une période trouble, et dont beaucoup ont perdu la vie, que ce soit en exil, dans les prisons, lors de la répression de la dictature, de manière souvent ignominieuse, et que démocratie ne peut pas oublier », a-t-elle déclaré.
La guerre civile entre nationalistes et républicains de 1936 à 1939 a fait plus de 500 000 morts et a été suivie par une répression féroce du régime franquiste. Un héritage sur lequel l'Espagne a jeté un voile à l'avènement de la démocratie avec la loi d'Amnistie, empêchant toute poursuite.
Depuis, une première loi « de mémoire » est passée mais n'a pas été mise en oeuvre.
La nouvelle prévoit aussi d'interdire les organismes comme la Fondation Franco, qui font l'apologie du régime dictatorial. Mais elle devra d'abord franchir de nombreuses étapes juridiques et parlementaires.