Covid-19 : main basse des plus riches sur 51% des futures doses de vaccins, colère d'Oxfam

Des chercheurs du laboratoire de l'Imperial College de Londres tentent de mettre au point un vaccin, le 30 juillet 2020
Des chercheurs du laboratoire de l'Imperial College de Londres tentent de mettre au point un vaccin, le 30 juillet 2020 Tous droits réservés Kirsty Wigglesworth/AP
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Par Joël Chatreau
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Dans un rapport que vient de publier Oxfam, l'ONG dénonce la main basse faite par les pays les plus riches sur 51% des futures doses de vaccins contre le Covid-19.

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Pourquoi la marche du monde, reflétant souvent beaucoup d'égoïsme, changerait-elle face à une pandémie ? Le "chacun pour soi" l'emporte une fois de plus dans la course au vaccin contre le Covid-19, ce que dénonce vigoureusement Oxfam. Dans un rapport qu'elle vient de publier, l'ONG souligne que plusieurs des pays les plus riches sur la planète se sont déjà pratiquement accaparé plus de la moitié - 51% précisément - des futures doses vaccinales que devraient produire puis fournir les grands laboratoires mondiaux.

5,3 milliards de vaccins déjà commandés

La liste de ces pays les plus gourmands n'est pas si longue : les Etats-Unis, qui ont fait connaître leur gros appétit dès le mois de mai, mais aussi l'Union européenne, le Royaume-Uni et la Suisse également en Europe, et puis Israël, le Japon, Hong Kong et l'Australie. Selon Oxfam, ils ont signé des tas de contrats afin de réserver à eux seuls pas moins de 5,3 milliards de vaccins auprès de cinq fabricants de renom qui sont en phase trois des essais cliniques.

Robert Silverman, d'Oxfam, pose le problème tout simplement :

L'accès vital aux vaccins ne doit pas dépendre d'où on habite ni de l'argent qu'on a

Pour les Américains, pas question de mutualisation

Ce "nationalisme sanitaire", comme on pourrait l'appeler, irrite aussi fortement bon nombre de responsables et experts de la santé publique à travers le monde. Ils savent combien il sera compliqué pour une bonne partie de la population de trouver des vaccins surtout dans la toute première phase, lorsqu'ils sortiront sur le marché.

Un dispositif de mutualisation internationale, appelé COVAX Service mondial pour les vaccins, doit pourtant être mis en route pour faire face à ce cruel manque. L'Organisation mondiale de la Santé soutient l'initiative, tout comme l'Union européenne, souhaitant même offrir à chaque pays, notamment à ceux qui sont en voie de développement, la possibilité de vacciner au moins 20% de sa population. Mais les Etats-Unis ont carrément boycotté le lancement de ce service, qui du coup manque sérieusement de financement.

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