Covid-19 : des bars français sous le coup d'un couvre-feu, ils trouvent la mesure injuste

Terrasse de bars à Rennes, septembre 2020
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Par Sandrine DelormeAFP
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Mobilisation des syndicats pour faire bouger la préfecture de l'Ille-et-Vilaine, en Bretagne. La fermeture des bars, à 23h jusqu'à fin septembre, est mal vécue par presque tout le monde à Rennes, ville étudiante s'il en est dans l'hexagone.

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La rue Saint Michel à Rennes, en France. Bien connue sous le nom de "rue de la soif" dans cette grande ville étudiante, c'est un passage obligé pour les jeunes, surtout les fêtards...

Le hic, c'est que ses nombreux bars viennent d'être frappés par un arrêté préfectoral : jusqu'à la fin du mois de septembre, ils sont obligés de fermer à 23h au lieu d'une heure ou trois heures du matin pour tenter de ralentir la propagation du Covid-19 dans la ville. Comparé à la situation des pubs en Irlande, toujours fermés depuis le confinement, ces patrons de bars français pourraient s'estimer "heureux", mais ce n'est pas le cas.

François De Pena, représentant Représentant du syndicat UMIH 35 en hôtellerie et restauration, étaient à leurs côtés hier. Il explique :

"Dès l'annonce de la mesure, on a eu plus de 120 appels à l'UMIH d'Ille-et-Vilaine, de gens qui sont désespérés, qui disent : 'On fait 20 à 30% de notre chiffre d'affaires entre 11 heures et 1 heure du matin... C'est le coup de grâce...'. Donc on est en train de regarder comment on pourrait faire infléchir la préfecture."

Place Saint-Anne, en amont de la "rue de la soif", Gweno, le patron du bar Ty Anna où l'on ne sert qu'à l'extérieur, confirme :

"On prend ça pour une petite injustice. Avec tous les efforts qui ont été faits pour la mise en place avec tous ces gestes barrière, on a quand même la sanction."

Et patrons de bars comme clients, tous s'accordent sur un point : la fête se poursuivra de toutes façons ailleurs, comme l'affirme Jerôme Bourson, patron du Sunset café :

"Ce qui va se passer, c'est que les soirées vont se faire dans des appartements d'étudiants. Vous avez déjà vue une chambre d'étudiant ce que c'est, c'est 17 mètres carré, quand ils vont être à 30 ou 40 là-dedans, il n'y aura pas d'agent de sécurité, il n'y aura pas la police pour les contrôler et il n'y aura pas de port du masque."

Ce qui va se passer, c'est que les soirées vont se faire dans des appartements d'étudiants. Vous avez déjà vue une chambre d'étudiant ce que c'est, c'est 17 mètres carré, quand ils vont être à 30 ou 40 là-dedans,
Jerôme Bourson
Patron de l'établissement le Sunset café à Rennes

Ce que confirme plus ou moins, Fanny Boisson, étudiante en géographie :

"Oui, on va commencer la soirée au bar et puis on partira après chez les gens, dans les apparts pour ceux qui ont de la place et puis voilà."

Rue Saint-Michel, les premières terrasses se sont donc vidées dès 23h hier soir. Tables et chaises ont aussitôt été désinfectées. Pour la suite de la soirée, c'était et ce sera à chacun d'être responsable face à ce virus qui empoisonne notre vie depuis mars.

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