Le Premier ministre français Jean Castex détaille les nouvelles mesures de lutte contre la Covid-19

Le Premier ministre Jean Castex, lors de sa conférence de presse du 15 octobre 2020.
Le Premier ministre Jean Castex, lors de sa conférence de presse du 15 octobre 2020. Tous droits réservés LUDOVIC MARIN / AFP
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Jean Castex s'est exprimé sur l'application des nouvelles mesures de lutte contre la Covid-19. Ce samedi, Paris et 8 autres métropoles seront ainsi assujetties à un couvre-feu. Le Premier ministre a précisé certains points avec des membres de son équipe ministérielle.

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Au lendemain de l'annonce choc de couvre-feux nocturnes en Île-de-France et dans huit métropoles à partir de samedi, le gouvernement passe à l'explication de texte ce jeudi avec une conférence de presse de Jean Castex, face aux critiques de certains secteurs touchés comme la restauration.

Le Premier ministre a débuté son intervention en déclarant "qu'à partir de 21h, chacun devra être chez soi" dans les zones concernées par le couvre-feu. Ce dispositif sera en vigueur "pour une durée minimale de quatre semaines", voire "au-delà, si le Parlement le valide", a-t-il précisé. Parmi les mesures "plus strictes" promises par Emmanuel Macron, Jean Castex a souligné que "tous les lieux, commerces ou services recevant du public seront fermés" entre 21h et 6h dans les zones de couvre-feu - à l'exception des "établissements de santé, médico-sociaux" ou encore les restaurants pratiquant la livraison à domicile.

Le locataire de Matignon a ensuite ajouté que "toutes les fêtes privées, comme les mariages ou les soirées étudiantes, qui se tiennent dans des salles des fêtes, dans des salles polyvalentes ou tout autre établissement recevant du public seront interdites" sur l'ensemble du territoire.

En outre, "tous les restaurants de France appliqueront le protocole sanitaire qui a été récemment renforcé et prévoit notamment la limitation à six du nombre de clients par table" ainsi que "l'enregistrement du nom des clients pour faciliter le contact tracing".

Ces mesures destinées à enrayer la progression de l'épidémie de Covid-19 ne s'appliquaient jusqu'alors que dans les seules zones en niveau d'alerte maximale.

Le Premier ministre s'est exprimé lors d'une conférence de presse au lendemain de l'annonce d'Emmanuel Macron de la mise en place d'un couvre-feu nocturne à partir de samedi en Île-de-France et huit métropoles. Jean Castex était accompagné d'Olivier Véran, de Gérald Darmanin, de Bruno Le Maire et d'Elisabeth Borne. Ses ministres de la Santé, de l'Intérieur, de l'Economie et du Travail ont précisé des points spécifiques à leur domaine de compétences.

LUDOVIC MARIN/AFP
Jean Castex et ses ministres, le 15 octobre 2020LUDOVIC MARIN/AFP

L'attestation de déplacement dérogatoire de retour

Gérald Darmanin a indiqué qu' une attestation de déplacement dérogatoire, sur le modèle de celle en vigueur pendant le confinement, sera nécessaire pour se déplacer entre 21h et 6h du matin à partir de samedi là où s'appliquera le couvre-feu.

Les personnes qui rentrent du travail ou s'y rendent, font valoir un impératif de santé, doivent rendre visite à un proche en situation de dépendance ou promener leur animal de compagnie pourront, entre autres motifs, circuler pendant le couvre-feu munies de cette attestation. Toutefois, les billets de train ou d'avion après 21h "vaudront dérogation au couvre-feu", a précisé Jean Castex.

Elle "vaut pour une heure quand les déplacements n'auraient pas de lien avec le travail", a précisé le ministre de l'Intérieur. Pour les personnes travaillant, "un justificatif de l'entreprise ou une carte professionnelle" sera nécessaire en plus de l'attestation, a-t-il ajouté. Comme pendant le confinement, l'attestation pourra, sur les sites du ministère de l'Intérieur et du gouvernement, être téléchargée sur son téléphone et stockée dessus.

Tout contrevenant s'exposera à une amende de 135 euros puis, en cas de double récidive (trois fraudes au total), à "6 mois d'emprisonnement et 3750 euros d'amende", a-t-il rappelé

Par ailleurs, 12 000 policiers, gendarmes, et le cas échéant des policiers municipaux, seront "chaque nuit entre 21h et 6h spécialement chargés de faire vérifier les interdictions" dans les zones concernées par le couvre-feu, à savoir l'ensemble de l'Ile-de-France et les métropoles de Lille, Grenoble, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Toulouse et Saint-Etienne.

Un dispositif d'aides financières étendu

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a, lui, annoncé que toutes les entreprises de moins de 50 salariés situées dans les zones de couvre-feu seront éligibles au fonds de solidarité jusqu'à 1 500 euros si leur perte de chiffre d'affaires atteint 50%, et ce tant que le couvre-feu durera.

Pour les hôtels, cafés et restaurants, le fonds de solidarité jusqu'à 10 000 euros pourra être perçu par les entreprises ayant une perte de chiffre d'affaires d'au moins 50%, et non plus 70%, a ajouté le ministre.

Bruno Le Maire a également indiqué que le dispositif de prêt garanti par l'Etat (PGE) est prolongé du 31 décembre 2020 jusqu'à 30 juin 2021. D'autre part, le ministre a demandé "à la Fédération bancaire française d'examiner un report du remboursement de ces prêts pour une année supplémentaire pour les entreprises qui en ont réellement besoin".

Nombre de jours minimal de télétravail par semaine

De son côté, Élisabeth Borne, la ministre du Travail, a annoncé que le protocole sanitaire demandera aux entreprises, "tout particulièrement à celles qui sont dans les zones où s'appliquent le couvre-feu, de définir un nombre de jours minimal de télétravail par semaine pour les postes qui le permettent".

Il leur sera également demandé "dès la semaine prochaine" d'étaler "les horaires d'arrivée et de départ au travail". Les modalités de mise en œuvre du télétravail "doivent faire l'objet d'un dialogue social au sein des entreprises", a-t-elle rappelé

Revoir la conférence de presse de Jean Castex et de ses ministres :

Record des nouveaux cas de Covid-19 dans l'Hexagone

Ce jeudi soir les indicateurs du Covid-19 se sont encore aggravés ce jeudi avec à 30 621 nouveaux cas de contamination en 24 heures, un nombre record, et des admissions quotidiennes en réanimation qui continuent d'augmenter, selon les chiffres de Santé publique France (SpF).

Le cap des 20 000 cas avait été franchi le 9 octobre seulement.Le taux de positivité des tests (la proportion des personnes positives sur l'ensemble des personnes testées) connaît une hausse continue, à 12.6% (12.2% mercredi).

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Le nombre de décès attribuables à la maladie s'élève à 88 pour la journée de jeudi, contre 104 la veille, portant le bilan total des décès depuis le début de l'épidémie à 33 125.

Au pic de l'épidémie, début avril, plus de 7.000 malades étaient hospitalisés en réanimation, puis le nombre a fortement chuté jusqu'à fin juillet. Depuis, il remonte de manière régulière.

Ainsi, depuis plusieurs jours, les nouvelles admissions dans les services de réanimation des hôpitaux marquent une nette hausse : 171 patients lundi, 226 mardi, 193 mercredi et 219 jeudi, selon la base de données de SpF. Cet indicateur est l'un des plus surveillé par les autorités, qui redoutent un engorgement des services d'urgence et de soins intensifs.

Le nombre de malades du Covid-19 actuellement hospitalisés en réanimation s'établit, lui, à 1 741, soit 77 de plus que la veille. Le ministre de la Santé Olivier Véran a précisé jeudi que la France disposait de 5 800 lits de réanimation.

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