Covid-19 : couvre-feu à Paris et dans 8 métropoles dès samedi

Une famille regardant l'allocution du président français, Emmanuel Macron, le 14 octobre 2020
Une famille regardant l'allocution du président français, Emmanuel Macron, le 14 octobre 2020 Tous droits réservés FRED TANNEAU / AFP
Par Vincent Coste avec AFP
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Cette mesure va s'appliquer à l'ensemble de la région Ile-de-France, à Lille, Rouen, Saint-Etienne, Toulouse, Lyon, Grenoble, Aix, Marseille et Montpellier.

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Les autorités françaises sont inquiètes. Le pays, de l'aveu de son Premier ministre, subit "une seconde vague forte". Le président de la République française s'est exprimé en direct à la télévision ce mercredi soir pour présenter des mesures encore plus contraignantes que celles qui ont été déjà prises. Emmanuel Macron a ainsi confirmé un nouveau dispositif évoqué depuis plusieurs jours, à savoir la mise en place d'un couvre-feu à Paris et dans huit autres métropoles françaises pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus.

Ce couvre-feu va donc s'appliquer à l'ensemble de la région Ile-de-France, à Lille, Rouen, Saint-Etienne, Toulouse, Lyon, Grenoble, Aix, Marseille et Montpellier. Cette mesure concerne donc plus de 20 millions de Français.

Cette nouvelle restriction entrera en vigueur samedi 17 octobre à 00h. Elle sera appliquée pour au moins quatre semaines, mais le chef de l’État pourrait étendre ce couvre-feu jusqu'au 1er décembre, si le Parlement français l'autorise.

Dès samedi prochain, une stricte limitation de circulation va être donc être mise en place. Des contrôles seront donc effectués. De "manière proportionnée", les forces de l'ordre vont être mobilisées et des "amendes seront délivrées" en cas de non-respect du couvre-feu "de 135€ à 1 500€ en cas de récidive". Emmanuel Macron a ajouté que des "autorisations" seront nécessaires pour "rentrer du travail après 21h ou pour le travail de nuit".

Emmanuel Macron a également insisté sur le "bon sens" des Français, en insistant sur les vacances de la Toussaint. Le président a indiqué qu'il sera possible de se déplacer à l'occasion de ces vacances, car "il n'y aura pas de restrictions de transports" mais "il sera nécessaire de respecter les mesures de distanciation en famille".

Le président a demandé aux Français de "ne pas être plus de six à table" dans un cadre privé comme c'est déjà le cas dans les restaurants.

En s'adressant aux jeunes, le locataire de l’Élysée a expliqué qu'il va falloir "se voir moins nombreux en même temps".

Concernant le télétravail, Emmanuel Macron a aussi préconisé mercredi soir "deux à trois jours par semaine" dans les entreprises où cela est possible, pour "réduire un peu la pression collective". "Il faut que ce soit aussi négocié dans les branches et au plus près dans l'entreprise", a souligné le chef de l’État, tout en relevant qu'on "a besoin d'échanger avec les collègues de travail".

Le président français a également promis une nouvelle "stratégie" de tests pour détecter les cas de Covid-19 afin de "pouvoir réduire drastiquement les délais", en reconnaissant qu'"on a rencontré de vraies difficultés sur le sujet".

Lors de son interview, Emmanuel Macron a indiqué que les milieux sociaux défavorisés "particulièrement touchés par l'épidémie" vont être aidés. En effet, les bénéficiaires du RSA –
allocation versée aux personnes sans ressources pour leur assurer un niveau minimum de revenu – et des allocations logement auront "une aide exceptionnelle pendant les 6 semaines qui viennent de 150 euros plus 100 euros par enfant,permettant d'aller entre 100 et 450 euros, ce qui est plus qu'une revalorisation", a ajouté le président lors de son interview télévisée.

Emmanuel Macron a affirmé ensuite que "nous en avons jusqu'à l'été 2021 au moins avec ce virus", tous les scientifiques sont clairs", en disant vouloir parvenir à "baisser le nombre de contaminations par jour de 20 000 à 3 000 ou 5 000".

Il a conclu sa prise de parole en déclarant que : "Nous avons besoin des uns et des autres. On s'en sortira ensemble, nous y arriverons !".

État d'urgence rétabli

Quelques dizaines de minutes avant l'intervention du chef de l’État, le gouvernement français avait rétabli ce mercredi par décret l'état d'urgence sanitaire, là aussi à partir du 17 octobre à minuit. Ce régime, qui offre un cadre juridique et qui avait été instauré le 23 mars et levé le 9 juillet dernier, va donc permettre aux préfets des zones concernées d'imposer le couvre-feu.

Revoir la prise de parole du président français :

A ce jour, la pandémie de Covid-19 dans l'Hexagone a causé la mort de 33 037 personnes, dont 104 décès ces dernières 24 heures selon le bilan de Santé publique France. Et ces dernières semaines, les contaminations et les hospitalisations sont reparties à la hausse, faisant craindre une nouvelle saturation des établissements de santé. 9 194 personnes, dont 1 673 en réanimation, sont actuellement pris en charge dans les hôpitaux français après avoir été contaminées par le virus SARS-CoV-2. 22 591 nouveaux cas de contaminations ont été enregistrés en 24h dans le pays.

Le gouvernement français, en liaison avec les autorités locales, avait déjà pris des mesures pour combattre l'épidémie. Plusieurs grandes métropoles françaises, comme Paris, Marseille ou Lyon, sont déjà en "zone d'alerte maximale", où le taux d'incidence – soit les nouveaux cas détectés durant sept jours – dépasse 250 pour 100 000 habitants dans la population générale. De nombreuses restrictions, comme la fermeture des bars, ont été mises en place dans les territoires concernés.

Mais ce taux d'incidence progresse toujours. Dans la métropole d'Aix-Marseille, il a atteint 271 pour 100 000 habitants durant la semaine du 5-11 octobre, contre 218 la semaine précédente.

Parmi les sept autres métropoles françaises qui ont basculé en zone d'alerte maximale depuis le 23 septembre, la situation est toujours critique à Saint-Étienne, avec un taux d'incidence hebdomadaire qui s'est envolé à 519 (et à 397 pour les plus de 65 ans), selon des chiffres de la préfecture de la Loire.

Ces derniers jours, le taux d'incidence a atteint 422 à Paris, qui se situait entre 250 et 300 fin septembre, 424 à Lille et 256 à Toulouse, qui a basculé comme Montpellier en zone d'alerte maximale mardi.

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