Covid-19 : le Portugal face à l'exode de ses infirmières

Maria et Sara, infirmières portugaises sur le départ
Maria et Sara, infirmières portugaises sur le départ Tous droits réservés Images euronews
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Par Filipa Soares
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"Peut-être que dans d'autres pays, par exemple en Angleterre, où nous voulons aller, ils offrent de meilleures conditions, car ils valorisent aussi davantage les infirmières". Maria Gonçalves, infirmière portugaise de 22 ans

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Dans toute l'Europe, les infirmières sont en première ligne sur le front du Covid-19. Cette peinture est inspirée de l'histoire d'une aide soignante portugaise, Sofia, tombée malade en mars, revenue lentement et douloureusement de convalescence, et de nouveau au travail depuis une semaine. 18 heures de travail par jour, 7 euros de l'heure.

Des conditions de travail et des salaires qui expliquent pourquoi les les infirmières viennent à manquer au Portugal.

18 000 d'entre elles sont parties vers d'autres pays européens selon l'Ordre des infirmières.

C'est le choix qu'ont fait ces deux jeunes femmes, Sara et Maria, qui se préparent à travailler dans un hôpital de Bristol, au Royaume-Uni.

Maria Gonçalves, infirmière de 22 ans, explique : "Peut-être que dans d'autres pays, par exemple en Angleterre, où nous voulons aller, ils offrent de meilleures conditions, car ils valorisent aussi davantage les infirmières".

Sara Vieira, 23 ans, continue : "À l'heure actuelle, en fait, au Portugal, il n'y a pas les conditions pour que les infirmières soient bonnes dans ce qu'elles font, apprennent et, en même temps, soient en sécurité et valorisées. Il n'y a pas de place pour nous dans ce pays aujourd'hui."

Peut-être que dans d'autres pays, par exemple en Angleterre, où nous voulons aller, ils offrent de meilleures conditions, car ils valorisent aussi davantage les infirmières
Maria Gonçalves
Infirmière

Le Portugal a pourtant investi dans la formation de ses infirmières... Mais des pays comme l'Espagne, le Royaume-Uni et l'Allemagne n'offrent pas seulement de meilleurs tarifs horaires, mais aussi le transport et l'hébergement. Selon le Collège des infirmières, pour huit infirmières sur dix au Portugal aujourd'hui, le salaire net est de 1 000 euros par mois.

Luís Barreira, vice-président du Collège des infirmières : "Le Portugal ne peut pas perdre ces infirmières, car nous recevons chaque jour des demandes des institutions nationales. La vérité c'est que les infirmières comparent les conditions qu'elles ont ici avec celles qu'elles ont dans d'autres pays qui sont beaucoup plus attrayants et leur choix est naturel. C'est pourquoi nous disons, avec une grande conviction, qu'en ce moment, nous devrions discuter et que le gouvernement devrait clairement réfléchir à la stratégie que nous devrions avoir dans le pays pour que les infirmières restent".

Filipa Soares, Euronews : "Le gros investissement de l'État portugais dans la formation des infirmières ne porte pas toujours ses fruits, car des milliers d'entre elles finissent par migrer vers des pays plus riches et plus grands qui offrent des salaires plus élevés et de meilleures conditions."

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