Alexeï Navalny, envoyé en prison pour un mois, appelle les Russes à descendre dans la rue

Alexeï Navalny et son épouse Ioulia à l'aéroport Cheremetievo de Moscou, 17 janvier 2021
Alexeï Navalny et son épouse Ioulia à l'aéroport Cheremetievo de Moscou, 17 janvier 2021 Tous droits réservés Mstyslav Chernov/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved
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Un tribunal a ordonné ce lundi la mise en détention de l'opposant russe jusqu'au 15 février prochain.

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Un tribunal russe a finalement ordonné ce lundi l'emprisonnement de l'opposant Alexeï Navalny pour 30 jours à compter de son arrestation dimanche 17 janvier 2021, alors qu'il rentrait à peine dans la capitale, Moscou. "Alexeï Navalny est placé en détention (...) jusqu'au 15 février", a confirmé son avocat, Vadim Kobzev, sur Twitter.

L'ennemi "intime" du président Vladimir Poutine a aussitôt réagi en appelant la population russe "à sortir dans la rue".

L'Union européenne et les Etats-Unis s'insurgent contre l'arrestation de l'opposant russe.Alexeï Navalny a été arrêté à l'aéroport de Cheremetievo à Moscou. Il venait de passer près de six mois en Allemagne où il se trouvait en convalescence après son empoisonnement présumé en août.

Les services pénitentiaires avaient menacé dès jeudi de l'arrêter s'il rentrait en Russie. Ils lui reprochent d'avoir violé les conditions d'une peine avec sursis dont il a écopé en 2014. Dans le détail, Navalny ne se serait pas présenté auprès d'eux deux fois par mois, comme l'exigent les conditions d'une peine de cinq ans de prison avec sursis pour détournements de fonds, condamnation que l'opposant dénonce comme politiquement motivée.

Alexeï Navalny est aussi visé depuis fin décembre par une nouvelle enquête pour fraude : il est accusé d'avoir dépensé pour son usage personnel 356 millions de roubles (3,9 millions d'euros) de dons.

Sa femme Ioulia Navalnaïa s'est exprimée après être sortie de l'aéroport :

"La chose la plus importante qu'Alexeï a dite, c'est qu'il n'a pas peur. Et je n'ai pas peur non plus. Et je vous demande à tous de ne pas avoir peur. Merci beaucoup à tous pour votre soutien".

L'Union européenne a donc vivement réagi, à l'image de la présidente de la Commission européenne.

Dans un message posté ce lundi, Ursula von der Leyen a "condamné la détention d'Alexeï Navalny" et a demandé aux autorités russes de "le libérer immédiatement et d'assurer sa sécurité".

Dimanche soir, Charles Michel, président du conseil européen, avait dénoncé l'arrestation de l'opposant russe et demandé sa libération.

"La détention d'Alexey Navalny à son arrivée à Moscou est inacceptable. Je demande aux autorités russes de le libérer immédiatement".

Josep Borrell, chef de la diplomatie de l'Union européenne, a également affiché son opposition.

"Les autorités russes doivent respecter les droits d'Alexei Navalny et le relâcher immédiatement. La politisation du système judiciaire est inacceptable"

Et puis les États-Unis aussi, en la personne de Mike Pompeo, se sont dit "profondément troublés par la décision de la Russie d'arrêter Alexeï Navalny. Les dirigeants politiques confiants ne craignent pas les voix concurrentes, et ne voient pas la nécessité de commettre des violences contre les opposants politiques ou de les détenir à tort".

Le futur conseiller à la sécurité nationale du président élu américain Joe Biden, Jake Sullivan, a également appelé à la libération de l'opposant et à "tenir responsables" les auteurs de son empoisonnement en août.

Le Canada a aussi déploré cette arrestation, de même qu'à titre individuel, la France et l'Allemagne.

Le Kremlin a rétorqué aux responsables étrangers de "respecter le droit international" et de "se mêler de leurs propres problèmes".

Des partisans de l'opposant russe ont été interpellés à l'aéroport Vnoukovo, avant d'être relâchés quelques heures plus tard.

Selon l'ONG spécialisée OVD-Info, 65 personnes au total ont été interpellées dimanche à Moscou et Saint-Pétersbourg en lien avec le retour de Navalny.

L'ONG Amnesty International a estimé que l'arrestation d'Alexeï Navalny en faisait un "prisonnier de conscience" victime d'une "campagne implacable" des autorités russes visant à "le faire taire".

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