Des saisonniers barrent une autoroute pour réclamer l'ouverture des stations de ski

Des saisonniers bloquent l'autoroute A43 au niveau de l'accès au tunnel du Fréjus, Savoie, France, le 1er février 2021
Des saisonniers bloquent l'autoroute A43 au niveau de l'accès au tunnel du Fréjus, Savoie, France, le 1er février 2021 Tous droits réservés PHILIPPE DESMAZES/AFP or licensors
Par Euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

🇫🇷 La grogne des saisonniers, lourdement handicapés par la fermeture des remontées mécaniques.

PUBLICITÉ

Plus d'une centaine de saisonniers ont installé lundi matin un barrage filtrant sur l'A43 au niveau de l'accès au tunnel du Fréjus, en Savoie, pour demander l'ouverture des remontées mécaniques et plus d'aides pour une économie de la montagne à l'arrêt.

Pour éviter une "catastrophe sociale", Pierre Didio, le secrétaire départemental de FO, qui a organisé le blocage, demande au gouvernement de faire en sorte que "les gens puisse aller skier" et d'augmenter les aides pour les saisonniers.

"La saison, elle est morte"

"On va demander à être reçus" par Emmanuel Macron, a complété Eric Becker, secrétaire fédéral des transports/remontées mécaniques à Force ouvrière, qui appelle à "ce qu'on prennent en charge tous ceux qui sortent des critères d'attribution" du chômage partiel, qui ne bénéficie qu'à ceux qui ont été embauchés.

Une centaine de milliers de saisonniers dans l'hôtellerie-restauration et les commerces de montagne sont concernés, selon le syndicat, et, sans aides, "certains n'ont plus rien pour vivre, et ça, c'est inacceptable", ajoute E. Becker.

Sous une neige abondante, les dizaines de manifestants venus de différentes stations des Alpes ont bloqué pendant plusieurs dizaines de minutes l'autoroute de la Maurienne menant au tunnel qui relie la France et l'Italie sur la commune de Modane, puis procédé à des barrages filtrants à la demande de la gendarmerie.

Elodie Canale-Parola, 41 ans, est venue de l'Alpe d'Huez pour que le monde de la montagne "soit considéré". Gérante de 10 magasins de location de ski dans cette grande station de l'Isère, elle n'en a ouvert qu'un pour louer raquettes et skis de fond, et n'a pu embaucher que 16 saisonniers sur la cinquantaine de salariés habituellement employés chaque année.

Elle assure "ne pas avoir le droit au fond de solidarité" car elle vient de créer son entreprise en rachetant les fonds de commerces et assure vivre aujourd'hui du RSA. "Il y a une grande détresse chez les saisonniers", ajoute-t-elle.

Comme beaucoup de manifestants, Marc Laroche est vêtu de sa veste siglée de sa station, pour lui Val-Cenis, pas très loin de là. Cet opérateur de téléski ne croit pas à la réouverture, "la saison, elle est morte", mais l'action du jour "montre qu'on est là", assure-t-il.

Des nouvelles aides annoncées ce lundi soir

Les aides versées par l'Etat au secteur de la montagne seront renforcées, a annoncé lundi Matignon, afin d'aider les entreprises à survivre à ce qui s'annonce comme une saison blanche pour le ski alpin, synonyme de brutal coup de frein à un tourisme vital à nombre de communes.

Alors qu'aucune date de réouverture ne peut être fixée pour les remontées mécaniques, compte tenu de la recrudescence de l'épidémie de Covid-19, les commerces de matériel de ski et des activités annexes seront éligibles aux aides versées par le Fonds de solidarité et à celles du plan Tourisme, ont précisé les services du Premier ministre lors d'une conférence de presse téléphonique.

Pour permettre au secteur de passer le "choc sans précédent" de la crise sanitaire, selon les termes de Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d'Etat au Tourisme, "l'Etat doit être présent" avec une "réponse massive, travaillée avec les acteurs de façon très profonde", a-t-il dit.

Le Premier ministre Jean Castex avait reçu un peu plus tôt les acteurs du monde de la montagne, afin de leur annoncer de nouvelles mesures de soutien à la filière, qui subit un arrêt brutal de son activité, du fait de l'arrêt des remontées mécaniques.

Ainsi les entreprises ayant une activité "d'ingénierie, de menuiserie, ou encore de fabrication de remonte-pentes" pourront bénéficier notamment du soutien du Fonds de solidarité, a-t-on appris lundi.

Ce fonds verse une compensation de 20% du chiffre d'affaires, dans la limite de 200.000 euros, aux entreprises frappées indirectement par les fermetures administratives liées à la lutte contre la pandémie de Covid-19, si elles ont perdu 70% de leur chiffre d'affaires.

Quant aux coûts fixes des entreprises du secteur de la montagne, ils pourront être pris en charge par l'Etat, quel que soit leur chiffre d'affaires. filière qui subit un arrêt quasi total de son activité.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Après l’attentat à Moscou, la peur d’une résurgence du terrorisme dans les pays européens

45 000 volontaires vont être formés à l'approche des Jeux Olympiques de Paris

Harcèlement de rue : une application qui indique les "lieux sûrs" aux victimes