Universités et Covid-19 : le risque d'une crise financière

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La pandémie n'a pas provoqué qu'un mal-être étudiant. La diminution du travail de recherche pourrait engendrer une baisse des subventions à travers l'Europe.

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La pandémie a provoqué un mal-être chez de nombreux étudiants, mais les conséquences pourraient être plus profondes. La diminution du travail de recherche pourrait engendrer une baisse des subventions à travers l'Europe.

Un ordinateur chez ses parents en guise de campus : c'est là que Philippe poursuit son cursus universitaire de biologie et commerce. Comme quelque 300 000 étudiants aux Pays-Bas, le jeune homme doit suivre les cours de faculté en ligne, loin des amphithéâtres et de la vie étudiante.

"La vie est devenue un peu ennuyante par moments. Quand on est à la maison, on est moins motivés pour étudier. Quand on va en amphithéâtre, on est obligé de suivre le cours, et même les professeurs sont davantage passionnés, car ils donnent cours en personne", témoigne l'étudiant.

Le manque de motivation, la solitude, l'isolement, le stress... Des sentiments partagés par de nombreux étudiants, selon plusieurs études néerlandaises. Pour Mrinal, qui étudie le commerce à Maastricht, les cours à distance ne sont qu'une partie du problème. Le plus grand d'entre eux est l'absence de vie sociale, surtout depuis la fermeture des restaurants, des bars et des discothèques :

"Parmi les principales composantes de l'université, il y a les amis et la fête. C'est quand vous enlevez cela, que vous réalisez combien c'est important. Ce n'est pas seulement s'amuser. C'est aussi rencontrer des gens, ce qu'on ne peut pas faire", regrette-t-il.

L'amie de Mrinal, Joséphine, s'inquiète aussi de la crise économique qui accompagne la pandémie. Cela pèse, dit-elle, sur le moral des étudiants : "On ne sait pas vraiment quels secteurs de l'économie vont s'effondrer, où on pourra faire une candidature, combien d'emplois il y a et quelles seront les opportunités, et ça, c'est très stressant".

"Nous allons le ressentir dans les deux années à venir"

Ce climat d'incertitude ne pèse pas que sur les étudiants. Les professeurs aussi, ont des difficultés à conjuguer leurs missions d'enseignement et de recherche, comme Patrick Bijsmans, selon qui une journée de cours en ligne demande beaucoup trop d'énergie. "Normalement, je donne deux ou trois cours par jours et le soir, je fais un peu de travail de recherche. Mais maintenant... À six heures du soir, je suis épuisée. J'envoie quelques e-mails, mais rester assise et concentré à lire ou à écrire, c'est très difficile en ce moment".

D'après Rianne Letschert, la rectrice de l'Université de Maastricht, cette situation engendre une baisse des subventions, qui financent la moitié du budget de l'université.

"Chacun se concentre tellement sur l'enseignement que le temps qui reste pour demander des subventions diminue un peu, et je pense que nous allons le ressentir dans les deux années à venir. A l'heure actuelle, nous avons moins de revenus de ce que nous appelons l'enseignement post-universitaire ou les cours d'été, ce qui fait que l'un de nos centres de services aux étudiants souffre vraiment financièrement", explique la rectrice de la faculté néerlandaise.

Des études récentes mettent en garde contre la grave crise économique qui menace l'enseignement supérieur en Europe. Certains appellent les gouvernements à aider les universités pour atténuer l'impact de la pandémie sur le personnel, les enseignants et surtout les étudiants.

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