Pour la première fois depuis des années, la question de l'indépendance ne semble plus autant au coeur des préoccupations, en pleine pandémie.
Pour la première fois depuis des années, la question de l'indépendance ne semble plus autant au cœur des préoccupations des Catalans, en pleine pandémie de Covid-19. Les socialistes enregistrent une bonne dynamique dans les derniers sondages.
La Catalogne se prépare à élire ses représentants au Parlement en pleine pandémie de Covid-19 ce dimanche. Les cinquièmes élections en 10 ans, qui ont été jusqu'à présent marquées par des mobilisations pro-indépendance. Mais le contexte est, cette fois-ci, tout autre.
"D'une part, il y a une certaine peur de se rendre aux urnes (avec le contexte sanitaire), et d'autre part, il y a un sentiment de lassitude au sein du mouvement indépendantiste, parce qu'il y a eu un "choc" avec l'État espagnol et que, pour certaines raisons, le mouvement en faveur de l'indépendance n'a pas abouti", analyse Marc Guinjoan, chercheur à l'Université de Barcelone. "Aujourd'hui, la plupart des électeurs indépendantistes montrent une certaine réticence à voter lors de ces élections et avec le contexte actuel".
Deux partis pro-indépendance gouvernent actuellement la région - avec le soutien du parti anticapitaliste. Mais pour la première fois depuis plusieurs années, les priorités des électeurs semblent être ailleurs. "Il y a maintenant des questions beaucoup plus importantes que l'indépendance, comme la pandémie et la crise sociale en général", explique cette habitante.
Les fractures internes au sein du mouvement indépendantiste semblent aussi avoir contribué à ce sentiment de déception générale au sein de l'électorat. "Dans cette élection, nous ne parlons pas beaucoup d'indépendance ; c'est parce que les partis catalans ne sont jamais d'accord entre eux et c'est un vrai problème", analyse cette autre habitante.
Les socialistes en bonne forme dans les sondages
Le parti d'extrême-droite Vox, anti-immigration et anti-indépendance, pourrait d'ailleurs faire son entrée au Parlement catalan, ce qui serait une première. Les derniers sondages confirment aussi une percée des socialistes, portée par l'ancien ministre de la santé Salvador Illa. "Mathématiquement, il est difficile de croire qu'ils pourront former un gouvernement stable et avec une direction claire", nuance Marc Guinjoan. "Il ne serait pas impensable de se retrouver avec une législature plutôt courte, de transition."
"Les résultats des élections catalanes auront un fort impact en Catalogne mais aussi sur la politique nationale", analyse Cristina Giner, correspondante d'euronews à Barcelone. "_Le choix des partenaires pour former le prochain gouvernement en Catalogne pourrait reconfigurer les alliances à Madrid, ce qui mettrait également à rude épreuve la coalition (entre le parti socialiste et Podemos)". _